Économie / Emploi
Traité d’économie hérétique
PORCHER Thomas, Ed. Fayard, 2018, 231 p.
Le droit des salariés ? Un carcan empêchant d’embaucher. Les services publics ? Ils plombent la dette de l’État. Une retraite décente, à un âge raisonnable ? Un privilège de nantis.
Thomas Porcher refuse ce prêt à penser néo-libéral vendu comme du bon sens et propose d’autres réponses alternatives. Prenons le chômage : il ne relève pas d’un manque de motivation personnelle, mais d’un problème structurel. Un demandeur d’emploi courageux aura du mal à se faire recruter dans un contexte morose. Celui
Le mythe de la théorie du ruissellement
PARIENTY Arnaud, Ed. La Découverte, 2018, 151 p.
En 1981, David Stockman, Directeur du budget du Président américain Ronald Reagan formule pour la première fois la doctrine du ruissellement (trickle down effect) : en réduisant les tranches d’impôt supérieurs, l’enrichissement des couches les plus aisées produirait de bons effets, en ruisselant à travers toute l’économie et profitant ainsi à tout le monde.
Arnaud Parienty décline les différentes versions de cette véritable arnaque, caution à une politique fiscale au profit des plus riches
Nouvelles mythologies économiques
LAURENT Eloi, Ed. L.L.L., 2016, 108 p.
Le discours économique dominant prétend que la seule solution à la crise de l’emploi passe par la flexibilisation du marché du travail. Le seul combat à mener consiste à remettre en cause les privilèges des insiders (ceux qui ont un emploi stable), au bénéfice des outsiders (les précaires). Les déshérités sont devenus des fraudeurs et des assistés et les héritiers des aventuriers stimulant le progrès. Le seul moyen pour relancer la croissance impose la réduction des dépenses publiques. La mythologie
La machine infernale. Racontez-moi Pôle emploi
HAUTEFEUILLE Cécile, Ed. du Rocher, 2017, 194 p.
S’inscrire à Pôle emploi, c’est pénétrer une énorme machine qui brasse des millions de personnes, toutes catégories confondues, de millions d’histoires qu’elle n’a ni les moyens ni le temps de traiter au cas par cas. Mieux vaut en appréhender les rouages, les subtilités, les incohérences, le langage et les pièges. Au risque d’être aspiré et broyé par des mécanismes qui s’emballent, s’enrayent et devient folle parfois, devenant alors impitoyable. Ce que nous propose l’auteur après en avoir été
Va-t-on payer pour travailler?
Valérie Segond, Ed. Stock, 2016, 302 p.
Les employeurs se montrent très créatifs, quand il s’agit d’accroître la part du travail gratuit. Les compagnies d’aviation ont transféré sur leurs futurs pilotes le coût de leur formation. Le forfait jour créé par la loi Aubry 2 permet aux cadres de travailler jusqu’à 78 heures par semaine, sans paiement de leurs heures supplémentaires. La mise en situation professionnelle que proposent l’apprentissage, les contrats professionnel, les stages ou le service civique constituent une formidable aubaine
La créativité au travail
AMADO Gilles, BOUILLOD Jean-Philippe, LHUILIER Dominique, ULMANN Anne-Lise (sous la direction), Ed. érès, 2017, 407 p.
Comment associer travail et créativité, quand le salariat les rendent si souvent incompatibles ? Cet ouvrage collectif apporte, à côté de beaucoup de bavardage insipide, des réponses essentielles et riches. Il y a toujours un écart entre le travail prescrit et le travail réel. L’imprévu, l’inattendu et l’inopiné nécessitent l’ajustement et le détournement des procédures, la labilité et la recomposition de ce qui était
Boulots de merde! Du cireur au trader, enquête sur l’utilité et la nuisance sociale des métiers
BRYGO Julien et CYRAB Olivier, Ed. La Découverte, 2018, 248 p.
Les boulots de merde ont envahi la sphère du travail. Mais où commencent-ils et où finissent-ils ? Les deux auteurs, eux-mêmes journalistes précaires, dressent ici un tableau assez ahurissant des conséquences de la dérégulation sociale. Rémunération rachitique, contrats dégradés ou inexistants, dureté de la tâche, discrimination, despotisme de l’employeur, non respect de la dignité humaine, précarité, entraves aux droits syndicaux : les critères objectifs de cet état de fait ne
Se doper pour travailler
CRESPIN Renaud, LHUILIER Dominique, LUTZ Gladys (sous la direction), Ed. érès, 2017, 348 p.
La consommation de substances psycho actives sur son lieu d’exercice professionnel a trop longtemps été reliée soit à un problème personnel, soit à une inadaptation à son poste de travail. L’implication du contexte d’activité était niée, permettant aux employeurs de se délester des méfaits qui y étaient liés. Bien sûr, les relations entre le travail et la santé sont multifactorielles, résistant à toute attribution causale unique. Mais, on ne peut
Nos mythologies économiques
LAURENT Eloi, Ed. LLL, 2016, 102 p.
Le néo-libéralisme s’est cristallisé au coeur de l’Union européenne, contre la pensée keynésienne et l’État providence, en s’appuyant sur toute une série de mythes économiques, nous explique Eloi Laurent. L’État s’oppose à la spontanéité du marché ? Faux. Plus la régulation publique est forte, plus les marchés sont dynamiques. Les contempteurs de la libre concurrence n’ont guère protesté, quand la Banque centrale européenne a mis 1.000 milliards de liquidité à disposition des grands groupes financiers
En finir avec le libéralisme à la française
SARLAT Guillaume, Ed. Albin Michel, 2015, 234 p.
Si la parole anti-libérale n’est pas rare, on la trouve difficilement dans la bouche de banquiers d’affaire comme Guillaume Sarlat. La France n’est ni en faillite, ni au bord du gouffre, affirme-t-il. Elle est surtout l’otage, depuis plus de trente ans, d’une politique économique qui, en 2013, a procuré quarante milliards d’euros aux actionnaires des groupes du CAC-40 et dégradé toujours plus les conditions de vie des plus fragiles. Les choix qui ont été faits de renoncer à la gestion