Économie / Emploi
Homo economicus, prophète (égaré) des temps modernes
COHEN Daniel, Ed. Albin Michel, 2012, 213 p.
C’est à l’un des concepts central du libéralisme que s’en prend Daniel Cohen, cette fiction de l’homo economicus, inventée par des économistes considérant que l’individu serait uniquement motivé par un égoïsme froid et rationnel et ne chercherait, avant tout, qu’à satisfaire ses intérêts propres. Si l’auteur rappelle les nombreux travaux anthropologiques démontrant la propension des êtres humains à la réciprocité, à la coopération et à l’empathie, il analyse les effets délétères de cette perception
La vérité sur ce qui nous motive
Daniel H. Pink, Ed. Flammarion, 2014, 256 p.
Pendant longtemps, les sources de la motivation furent d’abord recherchées du côté du biologique : comme les autres espèces animales, l’être humain agit pour étancher sa soif, apaiser sa faim, assouvir ses envies charnelles. Puis, vint la théorie comportementaliste centrée sur le rôle des récompenses et des punitions. Deux psychologues, Harry Harlow et Edouard Deci, démontrèrent l’existence d’une troisième motivation autre que la réponse à des besoins primaires ou l’alternative entre la carotte et
Tous winners! Comprendre les logiques du succès
GLADWELL Malcolm, Ed. Flammarion, 2014, 313 p.
Contrairement à ce que laisse entrevoir son titre, il ne s'agit pas ici d'un de ces ouvrages comportementalistes qui vous guident dans la réussite de votre vie, grâce à des recettes de mirliton. Non, voilà un essai passionnant, particulièrement bien écrit qui entraîne le lecteur dans une multitude de petits récits qui ne semblent avoir aucun rapport, les uns avec les autres. Pourtant, ils cherchent tous à illustrer une seule et même thèse : les qualités personnelles et le talent naturel ne
Les décisions absurdes. Comment les éviter ?
MOREL Christian, Gallimard, 2014, 384 p.
Se tromper est une constante de toute action humaine. L’ignorer ou prétendre l’éviter en faisant confiance à la rationalité procédurale constitue la meilleure manière de s’enfermer dans son erreur. S’appuyant sur des expériences scientifiques et des pratiques de terrain, Christian Morel propose cinq principes constitutifs d’une culture de la fiabilité. Cette méthodologie peut être mise à profit dans toute organisation cherchant à garantir la qualité de son action. Première métarègle : la collégialité
Un quart en moins. Des femmes se battent pour en finir avec les inégalités de salaire
SILVERA Rachel, Ed. La Découverte, 2014, 238 p.
« A travail égal, salaire égal ». Pourquoi cette vieille et légitime revendication se heurte-t-elle, depuis si longtemps, au plafond de verre discriminant les femmes ? Rachel Silvera nous propose une explication à la fois historique et contextuelle précise et détaillée. Cela tient, tout d’abord, à cette « tradition » économique voulant que le calcul du salaire soit élaboré à partir des moyens nécessaires à la reproduction de la force de travail de l’ouvrier. Cette évaluation incluait non
L’économie du bonheur
« Et si l’économie nous parlait du bonheur? Des indicateurs de prospérité citoyenne »
MACHAIR Laure, Ed. Couleur Livres, 2013, 106 p.
« Ce qui compte ne peut pas toujours être compté et ce qui peut être compté ne compte pas forcément ». Le paradoxe d’Easterlin illustre fort bien cette affirmation d’Albert Einstein, en démontrant combien l’accroissement des ressources financières améliore le sentiment de
Pour un manifeste du convivialisme
CAILLÉ Alain, Ed. Le Bord de l’eau, 2011, 117 p.
Dans notre société en crise, malgré un idéal dominant fait d’harmonie et de consensus, ce qui l’emporte c’est l’opposition et la division. Rien de plus normal, tant les points de vue, les intérêts et les désirs entre les êtres humains sont nécessairement différents et a priori divergents. C’est grâce aux autres et contre eux que chacun se valorise et donne du sens à son existence. C’est en dialectisant et en canalisant ces conflits qu’on peut éviter qu’ils ne se transforment en guerre de tous
L’idée même de richesse
CAILLÉ Alain, Ed. La découverte, 2012, 143 p.
L’idéal qui régit notre monde est celui de la richesse, sans que l’on sache toujours bien comment la définir. Son identification est assez systématiquement réduite étroitement au champ monétaire : est riche celui qui possède beaucoup d’argent. On n’y intègre jamais ni le bien-être vécu, ni la qualité des relations humaines ou la santé, pas plus que la vertu écologique, la correction politique, le goût de l’innovation ou la créativité etc… Seule leur traduction consumériste en termes d’efficacité
Les enjeux hybrides de l’économie sociale et solidaire. De la reconnaissance d’un tiers secteur
COURTOIS Laurent (sous la direction), Le Sociographe hors série 5/2012, Ed. Champ Social, 311 p.
Vouloir faire de l’entreprise autre chose qu’une machine à gagner de l’argent : voilà l’ambition de l’économie sociale et solidaire qui revendique de placer l’être humain au coeur de ses préoccupations, favorisant le processus démocratique de gestion et une finalité reliée à ses membres ou aux intérêts de la collectivité. La démarche n’est pas nouvelle, coopératives, mutuelles, associations existant depuis le 19ème siècle. Mais, son essor a pris
L’envers de la "fraude sociale". Le scandale du non-recours aux droits sociaux
Observatoire des non-recours aux droits et services, Ed. La Découverte, 2012, 210 p.
Que n’a-t-on entendu sur ces pauvres profitant des aides sociales, ces allocations pesant sur l’économie, cette fraude sociale grevant les comptes sociaux, cet assistanat gangrenant notre société. Aucun discours n’était assez dur pour stigmatiser les plus fragiles, coupables de bénéficier de la redistribution des revenus. Et puis, voilà le travail remarquable d’un groupe de chercheurs qui nous démontre que non seulement les pauvres ne coûtent pas à la