La malchance sociale

Pierre MANONI, Odile Jacob, 2000, 240 p.

Il est des ouvrages dont la lecture vient résonner avec le quotidien du travailleur social. Le livre de Pierre Manoni fait partie de ceux-là. Nous sommes nombreux, je crois, à les avoir croisés et accompagnés, ces usagers qui apparaissent comme victimes d’un impitoyable destin ou d’une implacable tragédie. D’autres encore, ont fait de leur vie un effroyable ratage : anéantissement personnel, naufrage affectif, mort sociale. L’auteur a conçu pour ces situations un nouveau concept, celui d’abdiction  (ne

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Le salarié de la précarité

Serge PAUGAM, puf, 2000, 443 p.

Face au fléau que constitue le chômage, on a cru, au cours des vingt dernières années, que l’essentiel était de permettre aux exclus de retrouver un emploi, seul moyen non seulement de rétablir leur autonomie financière, mais aussi de réinstaurer leur dignité. Il est temps d’ouvrir les yeux, l’emploi ne met à l’abri ni de la pauvreté matérielle, ni de la détresse psychologique, ni de la souffrance : la forte croissance du temps partiel contraint (passé de 800.000 emplois à 1,4 million, en moins de dix ans)

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Une étrange dictature

Viviane FORRESTER, Fayard, Seuil, 2000, 223p.

Le lecteur que la harangue et le style déclamatoire ne rebutent pas pourra trouver ici le nouvel écrit de l’essayiste de « L’horreur économique ». L’auteur y déploie la même fougue et la même hargne contre ce libéralisme « qui démontre son incapacité à se gérer lui-même, à contrôler ce qu’il suscite, à maîtriser ce qu’il déchaîne. » Et de s’attaquer aux mythes véhiculés traditionnellement. La croissance serait à l’origine de l’emploi ? C’est justement elle qui en détruit le plus (et de citer à

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La bourse ou la vie - La grande manipulation des petits actionnaires

Philippe LABARDE, Bernard MARIS, Albin Michel, 2000, 200 p.

Voilà un ouvrage sur l’économie du type qu’on aimerait lire un peu plus souvent. Les auteurs y prennent délibérément partie contre ce courant dominant qui voudrait nous faire croire que le marché et le contrat seraient l’unique et l’ultime règle de vie que pourraient établir les êtres humains entre eux. Contestant ce postulat, ils nous proposent une démonstration des plus revigorante quant aux mutations récentes de nos sociétés. Au départ de la nouvelle économie, expliquent-ils,  il

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Lee monde n’est pas une marchandise - Des paysans contre la malbouffe

José Bové et François Dufour (entretiens avecx Gilles Lumeau) éditions La découverte, 2000, 238 p.

« Les travailleurs sociaux doivent-ils être des militants ? » s’interrogeait Lien Social dans son colloque d’Octobre  1999. Les professionnels qui travaillent à l’insertion des exclus ne peuvent rester indifférents à la nature du monde qu’ils veulent leur faire intégrer. Bien sûr, il y a l’action associative, syndicale ou politique que chacun peut mener en tant que citoyen. Mais il y a aussi ces réalités en pleine mutation qui interpellent le
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Qu’est ce que la richesse?

Dominique MEDA, édition Aubier, 1999, 423 p.

 Après avoir longuement interrogé la notion de travail (« Le travail, une valeur en voie de disparition », cf. Lien Social n°369), Dominique Méda récidive avec bonheur. A son tableau de chasse, cette pourfendeuse d’évidences, accroche ici un nouveau trophée : la richesse. Nos sociétés explique d’emblée l’auteur se prétendent riches au prétexte qu’elles amèneraient sur le marché une profusion de biens et de services que les individus s’approprient et consomment. De fait, en 30 ans, la France a

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Ah Dieu! Que la guerre économique est jolie

Philippe Labarde et Bernard Maris, Albin Michel, 1998, 295 p.

Sur le ton d’un pamphlet polémique et incisif, voilà une attaque en règle contre l’une des idéologies les plus dangereuses de cette fin de siècle : le néo-libéralisme. Les dégâts provoqués par ce nouveau dogme sont considérables : les fonctionnaires sont des planqués, les smicarts de honteux privilégiés, les assurés sociaux des nantis et les chômeurs des paresseux qui s’accrochent à leurs allocations … Comment en est-on arrivé là ? Pendant des années, on n’a pas arrêté de nous

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Au carrefour de l’exploitation

Grégoire Philonenko, Véronique Guienne, Editions Desclée de Brouwer, 1997, 160 p.

En l’espace de 20 ans, de 1970 à  1990, la part du petit et moyen commerce a diminué de 41 %. Dans le même temps, les grandes surfaces progressaient de 47%. Si les premiers ont perdu 133.000 employés, les seconds en ont recruté 244.000. Mais à quel prix ? La logique de l’exploitation et de l’aliénation n’a guère évolué depuis des dizaines d’années. On retrouve les mêmes images récurrentes de fatigue, d’absurdité, d’arbitraire et de manipulation du personnel

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Le travail jetable, sur-travail, sous-travail ou sans travail

Gérard FILOCHE, Ramsay, 1997, 306 p.

L’annonce d’une loi sur la réduction du temps de travail nous a valu de la part du patronat français une avalanche de gérémiades dont le ton n’est guère différent de celui employé au XIX ème siècle quand la réglementation du travail des enfants allait à coup sûr ruiner l’économie. On lira avec intérêt l’ouvrage de Gérard Filoche qui rétablit une réalité que nous cachent les chantres du néolibéralisme. L’auteur exerce le métier d’inspecteur du travail. Il ne se situe pas dans la revendication, mais dans

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La société en sablier - Le partage du travail contre la déchirure sociale

Alain Lipietz, Editions La Découverte, 1996, 332 p.

Alain Lipietz, économiste patenté des « Verts », fut proposé par son mouvement à Lionel Jospin, comme ministrable. Le Premier ministre lui préféra la plus médiatique Dominique Voynet.  Dix mois avant le changement de gouvernement, l’auteur publiait un véritable livre -programme présentant un projet cohérent et chiffré de réformes socio-économiques seules susceptibles selon lui d’en finir avec la déchirure sociale.

L’ouvrage aborde de nombreux thèmes, depuis la montée en puissance de l’idée

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