Économie / Emploi
Ah Dieu! Que la guerre économique est jolie
Philippe Labarde et Bernard Maris, Albin Michel, 1998, 295 p.
Sur le ton d’un pamphlet polémique et incisif, voilà une attaque en règle contre l’une des idéologies les plus dangereuses de cette fin de siècle : le néo-libéralisme. Les dégâts provoqués par ce nouveau dogme sont considérables : les fonctionnaires sont des planqués, les smicarts de honteux privilégiés, les assurés sociaux des nantis et les chômeurs des paresseux qui s’accrochent à leurs allocations … Comment en est-on arrivé là ? Pendant des années, on n’a pas arrêté de nous
Au carrefour de l’exploitation
Grégoire Philonenko, Véronique Guienne, Editions Desclée de Brouwer, 1997, 160 p.
En l’espace de 20 ans, de 1970 à 1990, la part du petit et moyen commerce a diminué de 41 %. Dans le même temps, les grandes surfaces progressaient de 47%. Si les premiers ont perdu 133.000 employés, les seconds en ont recruté 244.000. Mais à quel prix ? La logique de l’exploitation et de l’aliénation n’a guère évolué depuis des dizaines d’années. On retrouve les mêmes images récurrentes de fatigue, d’absurdité, d’arbitraire et de manipulation du personnel
Le travail jetable, sur-travail, sous-travail ou sans travail
Gérard FILOCHE, Ramsay, 1997, 306 p.
L’annonce d’une loi sur la réduction du temps de travail nous a valu de la part du patronat français une avalanche de gérémiades dont le ton n’est guère différent de celui employé au XIX ème siècle quand la réglementation du travail des enfants allait à coup sûr ruiner l’économie. On lira avec intérêt l’ouvrage de Gérard Filoche qui rétablit une réalité que nous cachent les chantres du néolibéralisme. L’auteur exerce le métier d’inspecteur du travail. Il ne se situe pas dans la revendication, mais dans
La société en sablier - Le partage du travail contre la déchirure sociale
Alain Lipietz, Editions La Découverte, 1996, 332 p.
Alain Lipietz, économiste patenté des « Verts », fut proposé par son mouvement à Lionel Jospin, comme ministrable. Le Premier ministre lui préféra la plus médiatique Dominique Voynet. Dix mois avant le changement de gouvernement, l’auteur publiait un véritable livre -programme présentant un projet cohérent et chiffré de réformes socio-économiques seules susceptibles selon lui d’en finir avec la déchirure sociale.
L’ouvrage aborde de nombreux thèmes, depuis la montée en puissance de l’idée
Le temps de travail, une histoire conflictuelle
François GUEDJ et Gérard VINDT, Syros, 1997, 154 p.
L’histoire amène-t-elle un mouvement inéluctable de baisse du temps de travail ? C’est ce que prétendent nombre d’auteurs qui annoncent la fin d’une époque et l’avènement d’une société de loisirs voire du droit à la paresse. Pourtant parler de l’évolution des positions au fils des années, c’est rappeler que ce concept n’a pas la même signification selon les époques. Très longtemps, l’activité salariée est restée minoritaire. L’agriculteur ou l’artisan ne comptaient pas ses heures d’activité
Les territoires de l’insertion - Insertion des jeunes en milieu rural et en milieu urbain
Chantal Guérin & Jaïmé Alberto Perez, L’Harmattan, 1996, 172 p.
Les problèmes liés aux quartiers- ghettos des grandes agglomérations font souvent la « une » des journaux. Mais, on s’est très vite aperçu que les régions rurales n’étaient pas exemptes des difficultés liées au chômage et à l’exclusion. Le mal de vivre et l’absence de projet chez les jeunes semblent se décliner d’une façon sinon identique du moins parallèle quel que soit l’endroit du territoire concerné. C’est à partir de ce constat qu’un certain nombre d’acteurs de terrain
La fin du travail
Jérémy RIFKIN, La découverte, 1996, 435 p.
L’ouvrage de Jérémy Rifkin peut être lu d’une façon à la fois irritante et obsédante.
Irritante en tout premier lieu car il se présente sous la forme d’une accumulation de faits et d’une compilation d’éléments auxquels il manque peut-être une brillante synthèse et/ou une démonstration théorique vraiment convaincante. Mais, ce sont justement aussi toutes ces données amoncelées systématiquement qui constituent un plaidoyer implacable et obsédant.
Dans le monde d’aujourd’hui, on compte plus de 800
L’horreur économique
Viviane FORRESTER, Fayard, 1996, 215 p.
« Sur un ton totalement neuf, Viviane Forrester, dans une analyse très documentée dénonce les discours habituels qui masquent les signaux d’un monde réduit à n’être plus qu’économique » nous explique la page 4 de couverture. Alléché par une telle annonce, je me suis plongé dans l’ouvrage. Mais, il n’est guère facile de suivre le cheminement de l’auteur tout au long des. Ca part un peu dans tous les sens. Il faut aller un peu « à la pêche » pour distinguer des pistes néanmoins intéressantes.
Il
Mes propositions contre le chômage
Michel Rocard, Seuil, 1996, 271p.
Que peut-on attendre d’un homme politique sinon qu’il nous tienne des propos dignes de sa corporation ? A savoir: « le gouvernement actuel nous envoie droit dans le mur, nous ferons mieux quand nous serons au pouvoir » s’il est dans l’opposition. Ou « les critiques à notre encontre sont irresponsables et démagogiques » s’il est dans la majorité.
Aussi, en ouvrant le dernier essai de Michel Rocard, j’ai été pris d’une saine méfiance. Et effectivement, ici, pas de miracle. Certes, l’homme ayant été ministre et
Le travail. Une valeur en voie de disparition
Dominique MEDA, Aubier, 1995, 358 p.
Un tel titre aurait de quoi destiner son auteur au bûcher ou pour le moins ses écrits à l’auto-daffé, si son propos n’était porté par l’échec patenté depuis plus de vingt ans de nos experts en économie et prospective, conseillers des gouvernements successifs qui ont montré l’inanité de leur logique. Dominique Méda, agrégée de philosophie, nous propose dans cet ouvrage une dénonciation sans concession de notre aveuglement collectif et une critique acerbe et pertinente du marécage idéologique dans lequel