Faut-il éliminer les pauvres ?

ECKEN Françoise, L’harmattan, 2007, 255 p.

Voilà un bien curieux ouvrage constitué d’analyses des plus pertinentes auxquelles se greffent des considérations parfois hâtives qui ne sont pas sans rappeler des brèves de comptoir. L’auteure accumule des anecdotes qui mettent en scène une administration kafkaïenne, une justice aveugle, des institutions iniques, sans compter des travailleurs sociaux incapables quand ils ne sont pas dans la toute-puissance ou l’abus de pouvoir. A croire que face aux plus défavorisés, il n’existerait que des

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La chômarde et le haut commissaire. Lettre ouverte à ceux qui pensent qu’il n’y a rien à faire

HIRSCH Martin, ROSIERE Gwen, Oh éditions, 2008, 250 p.

D’un côté, il y a un haut fonctionnaire, ancien président d’Emmaüs France, qui a accepté d’entrer dans un gouvernement de droite, en se donnant pour mission de mettre en place le Revenu Social d’Activité. Martin Hirsch croit très profondément et très sincèrement à la solution qu’il propose : garantir à tout rmiste, s’engageant dans une activité salariée, de garder 70% de ses nouvelles ressources, alors qu’aujourd’hui, son allocation est réduite d’autant. On est là dans un mécanisme

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Emploi : éloge de la stabilité. L’Etat social contre la flexibilité

Christophe RAMAUX, Mille et une nuits, 2006, 320 p.

Voilà un ouvrage à surtout mettre dans toutes les mains, à lire, à relire et à faire lire. L’auteur y propose une argumentation économique anti-libérale, claire, cohérente qui a le mérite d’être didactique et pédagogique. Que nous explique Christophe Ramaux ? Les thèses défendant l’idée d’une flexisécurité ou sécurisation des parcours ou des trajectoires professionnelles s’appuient sur l’hypothèse d’une précarisation massive du travail. Or, rien de plus faux que cette idée largement

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Chômage, des secrets bien gardés. La vérité sur l’ANPE

Fabienne BRUTUS, Jean-Claude GAWSEWITCH éditeur, 2006, 271 p.

L’ANPE n’a été épargnée ni par l’explosion du nombre des chômeurs, ni par la dérive libérale. L’auteur, elle-même conseillère de l’agence, nous fait ici un récit guère rassurant de cette évolution. Désarmée face à la montée de la précarité, cette institution semble surtout préoccupée par le souci de contenir des chiffres qui doivent rester là où on leur demande de rester. Ainsi, de l’échelle conçue initialement pour tenir compte des fluctuations saisonnières. Seules sont

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Quel travail pour les exclus ? Pour une politique de l’insertion durable

Pascal NOBLET, Dunod, 2005, 196 p.

Dans notre pays, les politiques d’insertion à destination des populations en difficulté, ont toujours été encadrées par deux principes intangibles : les aides accordées le sont dans un délai temporaire de plus en plus court et l’horizon vers lequel on tend est nécessairement l’accès au secteur marchand. Cette perspective est validée tant par la droite (qui privilégie la responsabilisation individuelle) que par la gauche (pour qui il revient non à l’Etat, mais aux patrons d’assurer le plein emploi) et se

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Développer des relations de coopération en milieu professionnel pour sortir des rapports de force

Michel BERNARD, Chronique Sociale, 2005, 112 p.

Comment gérer des relations de travail, en sortant du seul rapport de force et d’autorité : telle est l’ambition de l’ouvrage. Un petit cadeau à ne pas hésiter à faire à certains cadres, y compris au sein du secteur social, qui conjuguent parfois incompétence et autoritarisme. Mais, au-delà de ce lectorat spécifique, ce livre peut être lu pour les principes fort intéressants exposés en matière d’intelligence émotionnelle. L’écoute de soi et des autres, le choix d’une stratégie d’action qui

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Femmes en galère. Enquête sur celles qui vivent avec moins de 600 € par mois

Véronique MANGIN, édition de La Martinière, 2005, 280 p.

« Les femmes sont davantage protégées de la misère » pense-t-on habituellement. Véronique Mangin démontre le contraire dans un livre très bien documenté qui alterne les témoignages et des chiffres spectaculaires. Il est pourtant vrai qu’il existe bien une discrimination positive pour certaines femmes, celles qui sont mères d’enfants de moins trois ans, et qui, pour cette raison, sont relativement préservées tant par les Caf que par l’aide sociale à l’enfance. Mais au-delà de

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Le dit de la cymbalaire. Chômage à 45 ans

Charles MERIGOT, éditions La Ramonda (3 allée Marie Laurent 75020 Paris), 2005, 236 p.

Voilà un livre qu’il faut lire, à tout prix. Son écriture claire et limpide contraste avec le sombre destin qu’il décrit : la descente aux enfers d’un cadre moyen  broyé par une société qui ne fait guère de cadeaux à celles et ceux qu’elle exclut. Le sujet est grave, mais le ton est léger : on rit franchement à certains passages, on est ému par bien d’autres. La lucidité, la sérénité et l’humanisme qui traversent ces pages sont impressionnants. L’auteur

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ASSEDIC, Notre aimable clientèle

Emmanuelle HEIDSIECK, Denoël, 2005, 114 p.

« J’ai vingt ans de métier aux ASSEDIC de Paris. Autrefois, quand un allocataire venait de se faire couper son électricité, on lui faisait un chèque immédiatement. Pareil pour le loyer, France Télécom ou la carte Orange. Et puis, tout a changé : le fonds social a vu son budget divisé par deux. Les salariés de l’agence sont tombés sous le contrôle permanent d’Aladin. C’est le système informatique mis en place en 1999, dans le cadre « zéro défaut ». La gestion électronique de l’accueil permet de

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La société malade de la gestion. Idéologie gestionnaire, pouvoir managérial et harcèlement social

Vincent DE GAULEJAC, Seuil, 2005, 282 p.

Voilà une charge implacable, mais néanmoins fortement argumentée contre une idéologie qui a envahi progressivement tous les pores de notre société. La loi du marché et la compétition généralisée s’imposeraient à tous. Chacun est convoqué au service d’une économie entrée dans une quête de performance et une guerre de position où la seule alternative serait de gagner ou de disparaître. Le capitalisme financier a remplacé le capitalisme industriel : la valeur de l’entreprise est mesurée quotidiennement à

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