SOCIÉTÉ
Mais, qu’est-ce qui passe par la tête des méchants?
Michel Fize, Marabout, 2009, 222 p.
La méchanceté est intemporelle et universelle. Aussi loin que s’étend la mémoire humaine, elle a fait partie des comportements de notre espèce. Ruse, manipulation, raillerie, calomnie, démagogie, domination, humiliation… tout est bon pour se montrer malfaisant. Les animaux en sont exempts, car pour se comporter ainsi, il faut se complaire dans le mal. L’intentionnalité et la préméditation seraient donc les conditions d’une perversité qui fait adopter une attitude méchante, véritable intelligence de
L’art d’être bon. Oser la gentillesse.
EINHORN Stefan, Belfond, 2008, 221 p.
On dit couramment de quelqu’un qu’il est gentil, quand on le trouve un peu niais ou naïf. Pourtant, il semble, à en croire l’auteur, que la prédisposition à la compassion et à l’altruisme fasse partie de notre héritage génétique sélectionné au cours de l’évolution. La bienveillance à l’égard d’autrui, ne serait-ce que parce qu’elle induit la réciprocité, constitue l’une des meilleurs chances de survie pour l’espèce humaine. Nous avons tout à gagner à être bon envers celles et ceux qui nous entourent et
L’échec scolaire des enfants de migrants. L’illusion de l’égalité
CHOMENTOWSKI Martine, L’Harmattan, 2009, 244 p.
Les statistiques le démontrent clairement : les enfants de migrants rencontrent plus de difficultés à l’école que ceux ayant des parents non immigrés. Plus qu’ailleurs on y trouve des troubles de l’attention, de la mémorisation, du raisonnement, de la concentration, de la capacité de synthèse et du potentiel d’écoute. L’auteure nous propose ici une démonstration implacable des causes de ces dysfonctionnements. Elle commence par rappeler que si l’échec scolaire marque l’incapacité d’un individu à
Violence à l’école. Des violences vécues aux violences agies
SIROTE Alain & all , Bréal, 2009, 239 p.
Loin des discours à la mode sur une violence scolaire volontiers amalgamée à la délinquance, aux banlieues et à l’immigration, voilà un livre qui mérite vraiment le détour. Sa finesse d’analyse et l’intelligence de son propos sont à souligner. Même s’il admet la réalité de la montée de ce phénomène, il ne se centre pas, pour l’expliquer, tant sur l’enfant que sur l’institution et les adultes qui la constituent. La démarche éducative consiste, avant tout, en un processus d’arrachement à la nature
Ils ne mourraient pas tous, mais tous étaient touchés. Journal de la consultation « souffrance et travail »
PEZE Marie, Editions Pearson, 2008, 214 p.
Psychologue et psychanalyste, Marie Pezé a créé à Nanterre la première consultation psychologique consacrée au travail, qu’elle dirige encore aujourd’hui. Elle nous propose dans cet ouvrage toute une série de cas cliniques éclairés d’une réflexion conceptuelle d’une grande pertinence. Si son inspiration est bien freudienne, elle le reconnaît avec une grande honnêteté : pour utiles qu’elles soient « mes références théoriques de psychanalyste (…) ne suffisent pas » (p. 20). Pire, « l’application
Justice et femme battue. Enquête sur le traitement judiciaire des violences conjugale
DIEU François & SUHARD Pascal, L’Harmattan, 2008, 130 p.
Il est difficile à admettre que le couple qui constitue cet espace sacré de l’intime qui devrait permettre à chacun de se construire et de s’épanouir en toute sécurité, se transforme en un lieu de brutalité et de sévices. Pourtant, de la pression psychologique aux menaces verbales, du chantage affectif aux agressions physiques et sexuelles, les conflits conjugaux dérapent pour 9,4% des femmes (2000) qui meurent à raison d’une tous les quatre jours (2005). « La violence au sein du
Démocratie: le devoir d’éducation
LE PENNEC Yann, L’Harmattan, 2008, 123 p.
Pendant longtemps, la société traditionnelle proposa à ses membres un parcours très balisé, avec des rites de passage qui inculquaient la soumission aux règles sociales. Une autorité théocratique s’exerçait de façon verticale, sans délais et sans contestation possible. La modernité a promu un individu singulier, doté d’une grande capacité à l’autonomie, à l’autodétermination et au jugement personnel. Pourtant, il est bien une réalité qui s’impose aujourd’hui comme hier : c’est l’immaturité biologique
Le RSA : une révolution sociale. Récit d’une expérimentation dans l’Eure
BERNEDE Marianne, Autrement, 2008, 203 p.
Voilà un ouvrage passionnant, fort bien écrit et qui permet de comprendre la portée et les enjeux de cette nouvelle législation sociale. Tout commence par une rencontre, en 2005, aux marges d’une journée d’étude entre Jean-Louis Destans, Président du Conseil général de l’Eure et Martin Hirsh, alors Président de l’agence nationale de sécurité alimentaire. Le premier cherche des voies d’expérimentation pour renouveler l’action d’insertion dans son département. Le second vient de boucler un rapport
La régulation des pauvres : du RMI au RSA
PAUGAM Serge, DUVOUX Nicolas, Puf, 2008,114 p.
Le RMI n’est pas encore tout à fait mort, remplacé par le RSA. Est-il néanmoins possible de jeter une regard distancié sur ce que nous sommes en train de vivre ? C’est ce que nous proposent les deux auteurs, sociologues et observateurs avisés de l’action sociale. Première mise au point : la pauvreté est une notion floue, profondément ambiguë et contestable qui dépend étroitement d’un contexte géographique (le pauvre français est riche en comparaison de certains pays du sud), historique (jusque
Allah, mon boss et moi
BOUZAR Dounia, Dynamique Diversité, 2008, 122 p.
Pratiquer sa religion est un droit individuel imprescriptible. Mais le faire sur son lieu de travail n’est pas toujours simple. Mouna est employée comme cadre supérieur dans une firme de cosmétique. Quand elle a été recrutée, elle l’a annoncé aussitôt : elle porte un foulard sur ses cheveux, symbole d’une relation à son Dieu. Loin de l’écarter des autres, cette marque la sécurise et lui permet d’aller vers eux sans hésitation. Hamid, lui, est intérimaire dans un aéroport. Il s’arrête plusieurs