SOCIÉTÉ
A propos de la réforme des tutelles
Cahiers de l’Actif, 2007, n°376/377, 246 p.
La réforme des tutelles passée quasiment inaperçue en comparaison des deux autres textes votés le même jour (sur la protection de l’enfance et la prévention de la délinquance) fait l’objet du travail pédagogique remarquable de ce numéro des cahiers de l’Actif. La tutelle aux allocations familiales naît en 1942. Une loi en date de 1966 prévoit celle concernant les prestations sociales. En 1968, un autre texte législatif organise la protection des majeurs (sauvegarde de justice, curatelle et tutelle)Baffer n’est pas juger. La justice des mineurs
Jean-Pierre Rosenczveig avec Olivier Mazerolle, Plon, 2007, 244 p.
Le petit juge de Bobigny rendu célèbre par l’oukase lancé contre lui, par notre Président de la République, quand celui-ci n’était encore que ci-devant ministre de l’intérieur, témoigne de son métier et de ses convictions dans un livre d’entretien qu’il a accordé au journaliste Olivier Mazerolle. Il ne se contente pas de moucher Sarkozy, en démontrant que ses propos accusateurs s’abreuvent à un juridisme douteux qui fait penser que ce Monsieur a obtenu son diplôme d’avocat
La tyrannie de la pénitence. Essai sur le masochisme occidental
Pascal BRUCKNER, Grasset et Fasquelle, 2006, 259 p.
Le « devoir de mémoire » tout comme la « repentance » sont devenus au cours des dernières décennies quasiment incontournables : il ne serait pas concevable de continuer à vivre autrement qu’avec la tête couverte de cendres ! Dans cet essai polémique, Pascal Bruckner revisite ces concepts, sans craindre de faire grincer bien des dents. Chacun y trouvera de quoi s’irriter ou se conforter dans ses convictions. Reste la dénonciation d’une idéologie laïque qui a remis au goût du jour la vieille
Emploi : éloge de la stabilité. L’Etat social contre la flexibilité
Christophe RAMAUX, Mille et une nuits, 2006, 320 p.
Voilà un ouvrage à surtout mettre dans toutes les mains, à lire, à relire et à faire lire. L’auteur y propose une argumentation économique anti-libérale, claire, cohérente qui a le mérite d’être didactique et pédagogique. Que nous explique Christophe Ramaux ? Les thèses défendant l’idée d’une flexisécurité ou sécurisation des parcours ou des trajectoires professionnelles s’appuient sur l’hypothèse d’une précarisation massive du travail. Or, rien de plus faux que cette idée largement
Chômage, des secrets bien gardés. La vérité sur l’ANPE
Fabienne BRUTUS, Jean-Claude GAWSEWITCH éditeur, 2006, 271 p.
L’ANPE n’a été épargnée ni par l’explosion du nombre des chômeurs, ni par la dérive libérale. L’auteur, elle-même conseillère de l’agence, nous fait ici un récit guère rassurant de cette évolution. Désarmée face à la montée de la précarité, cette institution semble surtout préoccupée par le souci de contenir des chiffres qui doivent rester là où on leur demande de rester. Ainsi, de l’échelle conçue initialement pour tenir compte des fluctuations saisonnières. Seules sont
Scolariser l’enfant handicapé
Jean- Marc LOUIS et Fabienne RAMOND, Dunod, 2006, 256 p.
En matière de handicap, notre société est passée du déni à la discrimination positive, de l’intégration à l’inclusion, de la prise en charge à l’accompagnement. La loi de 2005 est venue poser comme principe l’intégration scolaire, dont la légitimité se fonde sur la conviction selon laquelle « toute personne, quelle que soit la déficience dont elle est atteinte, est capable de progrès et d’évolution » (p.25) Pour autant, beaucoup de choses restent à faire : un gouffre sépare les droits
Quelle école pour les élèves handicapés ?
Joël ZAFFRAN, La Découverte, 2007, 182 p.
La France a connu ces dernières années une évolution qui l’a amenée à choisir une solution moyenne entre l’inclusion radicale (que l’on trouve par exemple en Italie où 98% des élèves porteurs de handicap fréquentent l’école ordinaire) et la dimension ségrégative pure (prévoyant comme dans certains Lands allemands un accueil systématique en institution spécialisée pour tous les enfants ne pouvant suivre le programme scolaire). Notre pays a fait le choix de privilégier l’accès au dispositif ordinaire
Parents, enseignants, la guerre ouverte?
Sous la direction de Philippe BEAGUE, Chronique Sociale, 2007, 120 p.
Ce petit livre possède un bien curieux titre : il nous propose en effet une réflexion fort intéressante sur la parentalité, mais bien peu de contenu sur le rapport avec les enseignants … Peu importe, outre son contenu éditorial que nous allons évoquer, on y appréciera le DVD joint à l’ouvrage, qui comporte une étonnante conférence de Pie Tshibanda, psychologue et conteur africain (qui porte sur notre civilisation un regard distancié mais percutant), ainsi qu’un documentaire
L’allumette et la bombe. Jeunes: l’horreur carcérale
Bernard OLLIVIER, Phébus, 2007, 191 p.
Notre pays a peur de ses adolescents délinquants. Pendant longtemps, les considérant comme des enfants pervers, inéducables, inaffectifs et surtout inamendables, il les a relégués dans des bagnes et autres colonies pénitentiaires. L’action engagée à partir de 1945 et qui visait à leur éducation a porté ses fruits. Et puis, quand la machine à intégrer est tombée en panne et que l’emploi n’est plus venu absorber les jeunes trublions, on est progressivement passé de 13.500 mineurs concernés par la justice
Jamel le CRS. Révélations sur la police de Sarkozy
Jamel BOUSETTA, éditions Duboiris, 2007, 178 p.
« Même si nombre de policiers sont des types extraordinaires » affirme Erik Blondin, secrétaire général du Syndicat de la police nationale, « les actes et propos racistes, les violences illégitimes, l’arrogance et les provocations, les insultes et les menaces envers les citoyens » non seulement « sont monnaie courante », mais « ces dérives sont couvertes par l’institution » (P.9). La préface à l’ouvrage de Jamel Bousetta ne fait pas dans la dentelle. Le récit de l’auteur, non plus. L’itinéraire