SOCIÉTÉ
Penser le racisme. De la responsabilité des scientifiques
Michel GIROD, Calmann Levy, 2004, 158 p.
Les scientifiques n’ont pas un comportement à part : ils sont à l’image de la société dans laquelle ils vivent. Ainsi, au XVIIIème siècle, quand les naturalistes se mettent à nommer, classer, trier et hiérarchiser les organismes vivants, ils opèrent de la même façon pour l’espèce humaine. Très vite ils distinguent une race supérieure (la blanche) et d’autres qu’ils considèrent comme inférieures (noire, jaune ...). Rares seront les intellectuels qui à l’image de Condorcet s’opposeront avec courage à
Racisme, une histoire
George M. FREDRICKSON, éditions Liana Levi, 2003, 222 p.
Alors même qu’on assiste à un renouveau inquiétant des réflexes racistes, il est important de prendre les moyens de réfléchir aux sources historiques de ce comportement imbécile et criminel. C’est ce que nous propose l’auteur dans un ouvrage passionnant. Il distingue ce qui relève de l’ethnocentrisme (considérer son ethnie comme supérieure aux autres), de la xénophobie (rejeter tout ce qui est étranger), du fanatisme religieux (prétendre posséder la seule foi authentique), de
Tous aux abris!
Mickaël MOORE, La Découverte, 2004, 310 p.
En complément du film « Fahrenheit 9/11 », visible à compter du 21 juillet sur les écrans français, on retrouvera avec beaucoup de plaisir la verve de Mickaël Moore dans ce nouvel ouvrage de commentaires sur une Amérique qui ne donne à voir d’elle, depuis quelques année, que son pire visage. Et pourtant, affirme l’auteur, les USA sont de gauche ! 57% de ses habitants pensent que l’avortement doit rester légal, 86% se déclarent en accord avec le mouvement pour les droits civiques (qui revendiquent
L’insécurité sociale. Qu’est-ce qu’être protégé?
Robert CASTEL, Seuil, 2003, 96 p.
Nous vivons dans l’une des sociétés de l’histoire qui aura été la plus sûre : de la naissance à la mort, nos existences ne se déroulent plus sans filet de protection. Cette sécurité intervient tant au niveau civil (l’Etat de droit garantissant les libertés fondamentales) que social (les principaux aléas de la vie étant couverts). Mais, cette situation ne s’est pas posée historiquement, d’emblée. Pendant longtemps, ce qui a régné, c’était un état d’insécurité permanent qui ne permettait ni de maîtriser le
L’école ente Autorité et Zizanie
LIFE, Chronique Sociale, 2003, 128 p.
Ce sont les chercheurs en science de l’éducation de l’université de Genève qui nous proposent ce petit abécédaire reprenant un certain nombre de concepts qui nourrissent la polémique entre les tenants du savoir et ceux de la pédagogie. De A comme Autorité jusqu’à Z comme Zizanie, le lecteur retrouvera 26 notions (une pour chaque lettre de l’alphabet) traitées par des tenants de la réforme qui considèrent à juste raison que « défendre inconditionnellement toute innovation serait aussi vain que de
L’école est-elle encore le creuset de la démocratie?
Philippe PERRENOUD, Chronique Sociale, 2003, 192 p.
Voilà un ouvrage qui ne se lit pas : il se dévore. L’intelligence et la pertinence du propos justifient pleinement qu’on aille, séance tenante, se le procurer. Qu’on en juge ! Nos sociétés ne vont pas très bien. On relie souvent ce mal-être à une école qui ne ferait pas son travail. Mais, un système éducatif ne peut être beaucoup plus vertueux que le système social de qui il retire ses ressources. Et si les valeurs dominantes sont l’individualisme, l’exploitation de l’homme par l’homme, la
Bas les voiles !
Chahdortt DJAVANN, Gallimard, 2003, 48 p.
Voilà, reconnaissons-le, une charge violente et sans grand ménagement contre l’islam. Cette religion qui a connu, en des périodes essentielles de son histoire, des épisodes d’une tolérance et d’une fantastique ouverture d’esprit (et qui est vécue encore ainsi, à bas bruit, par des millions de pratiquants), est aujourd’hui rongée par des extrémismes très médiatisés. Les généralisations dans lesquelles tombe ici l’auteure, s’expliquent par le fait qu’ayant grandi en Iran, l’occasion ne lui a pas
Que nous apprennent les enfants qui n’apprennent pas?
Sous la direction de Jean BERGES, érès, 2003, 256 p.
Notre société a élevé au rang d’injonction l’obligation d’avoir à réparer ou à faire taire les troubles de l’apprentissage conçus comme un défaut de l’enfant, de la famille ou de l’école. L’échec scolaire a pourtant permis de mieux comprendre en quoi consistait l’acte d’apprendre. Il y a d’abord la pensée qui comporte à sa base, la pulsion d’emprise : éviter que les éléments externes ne nous submergent en restant en contact avec nos éléments internes, conquérir et maîtriser l’objet
Les sectes
Alain VIVIEN, Odile Jacob, 2003, 252 p.
500.000 personnes seraient concernées par le développement du sectarisme : adeptes, repentis, mais aussi victimes collatérales (familles, enfants, ...). Des116 groupes identifiés par les renseignements généraux en 1982 aux 172 répertoriés en 1995, des 300 dénoncés par les associations de défense aux 800 constatés par les spécialistes catholiques, peu importe leur importance numérique, ce qui compte, c’est de connaître leur mode d’approche. Chacun semble avoir sa cible privilégiée (couches moyennes ou
Le retour de l’intolérance. Sectarisme et chasse aux sorcières
Bernard LEMPERT, Bayard, 2002, 304 p.
L’ouvrage de Bernard Lempert apparaît comme le grain de sable politiquement incorrect. Son argumentation vient bousculer bien des certitudes parfois un peu simplistes. L’auteur n’y va pas par quatre chemins : les mouvements sectaires sont traités comme l’ont été les mouvements hérétiques d’autrefois. Seule différence : aux persécutions physiques ont succédés les procédés d’exclusion. Se trouve-t-on là face à une défense et illustration de la liberté religieuse tant prônée par les sectes ? Mais non