SOCIÉTÉ
En prison avec des ados - Enquête au cœur de l’école du vice
Edouard ZAMBEAUX, Denoël, 2001, 186 p.
A raison de 7000 mineurs incarcérés par an, les « sauvageons » sont en permanence entre 700 et 900 à se répartir sur une cinquantaine d’établissements pénitentiaires. Si cette mise à l’écart protège la société de nouveaux passages à l’acte, elle ne fait que préparer ceux qui surviendront plus tard. Les principes de justice qui ont présidé à l’enfermement d’un jeune sont quotidiennement bafoués tout au long de son séjour en prison : racket, consommation de stupéfiants, arbitraire des décisions
Femmes musulmanes: rencontres ici et là-bas
Josiane CRISCUOLO, Chronique Sociale, 2001, 126 p.
L’Islam a imposé, dans les régions où il s’est implanté, des règles qui ont mis un terme à des pratiques terribles aux yeux de la condition de la femme : comme par exemple tuer les filles à leur naissance en les enterrant vivantes, quand c’était un garçon qui était désiré. Pour autant, ce qui pouvait apparaître un progrès aux temps de l’Egire (VIIème siècle de l’ère chrétienne) a quelque chance d’apparaître dépassé près de 14 siècles après. Le Coran, texte écrit à une époque où la domination
L’école au piquet
Laurent OTT, Albin Michel, 2001, 205 p.
Serait-ce là les mauvaises pensées d’un éducateur devenu instituteur ? Cela y ressemble bigrement. Voilà une approche insolente et revigorante qui mérite le détour. Loin de moi tout corporatisme qui me ferait me réjouir de l’incendie qui ravage la maison d’à côté. Mais on ne peut que boire les remarques qui s’égrènent ici, tant elles raisonnent avec notre expérience de parent ou de professionnel. Enseigner aux élèves peut-il se concevoir sérieusement si cela se limite à le faire pour eux et non pas avec
L’école et les parents, la grande explication
Sous la direction de Philippe MEIRIEU, Plon, 2000, 260p.
Ouvrage collectif regroupant une quinzaine de contributions, cette lecture vaut le détour d’abord et surtout pour l’analyse de Philippe Meirieu qui propose une approche passionnante et d’une grande pertinence. Il explique ce qui semble être au coeur de la question : le cadre scolaire peut être imposé et contrôlé, l’apprentissage, lui, reste un acte libre que pose un sujet qui décide d’apprendre ou de ne pas apprendre : « sans le désir d’apprendre, enseigner est une entreprise vaine »
Face aux incivilités scolaires. Quelles alternatives au tout sécuritaire?
Gilbert LONGHI, Didier MAZOYER, Maryse VAILLANT, Marie-Dominique VERGEZ, Syros, 2001, 200 p.
Les violences scolaires défrayent la chronique depuis un certain nombre de mois. Comment aborder cette question sans tomber dans le sensationnalisme médiatique ou la banalisation ? La réponse à cette question se compose ici à quatre voix : celle respectivement d’un proviseur de lycée, d’un commissaire de police, d’une psychologue clinicienne et d’une juge des enfants. Le premier registre que l’on retrouve tout au long des pages, c’est la dénonciation
Les disparues d’Auxerre
Corinne HERMANN, Philippe JEANNE, Ramsay, 2001, 351 p.
L’Yonne est un département tranquille. Trop peut-être ... Derrière la sérénité de sa préfecture, Auxerre, se cache une réalité bien sordide. Elle nous est révélée tout au long d’un récit à deux voix : celle d’une juriste et celle d’un ancien directeur d’IME. Quelles que soient les qualités des journalistes d’investigation, rien ne remplace la sensibilité de l’acteur de terrain, lui-même, quand il prend la plume. Et c’est bien cette finesse d’analyse et d’approche qui permet de décrypter
Dégraissez-moi çà ! Petite ballade dans le cauchemar américain
Michael MOORE, édition La découverte, 2000,212 p.
Le spectateur qui a eu le privilège d’aller voir le film « The big one » a pu découvrir Michael Moore, ce truculent journaliste américain sillonnant son pays pour remettre le premier prix au PDG ayant à son actif le plus grand nombre de licenciements ou rencontrant le PDG de Nike pour lui offrir un billet d’avion pour la Thaïlande afin qu’il constate les conditions de travail imposées par sa firme aux ouvriers de ce pays. On retrouvera avec plaisir la verve et l’insolence de ce personnage dans
La malchance sociale
Pierre MANONI, Odile Jacob, 2000, 240 p.
Il est des ouvrages dont la lecture vient résonner avec le quotidien du travailleur social. Le livre de Pierre Manoni fait partie de ceux-là. Nous sommes nombreux, je crois, à les avoir croisés et accompagnés, ces usagers qui apparaissent comme victimes d’un impitoyable destin ou d’une implacable tragédie. D’autres encore, ont fait de leur vie un effroyable ratage : anéantissement personnel, naufrage affectif, mort sociale. L’auteur a conçu pour ces situations un nouveau concept, celui d’abdiction (ne
Justice des mineurs et sanctions alternatives – A propos des Prestations éducatives et philanthropiques pour des mineurs auteurs d’abus sexuels
Yves CARTUYVELS, Edition Jeunesse & droits, 2000, 191 p.
Voilà un ouvrage intéressant à plus d’un titre. En premier lieu, on y retrouve des préoccupations, qui pour n’être pas hexagonales, n’en sont pas moins très proches des nôtres. Ensuite, la rétrospective qui y est faite de l’évolution du droit des mineurs belge est pleine d’enseignements. Et puis, l’expérience présentée ici, de ces services qui appliquent depuis de nombreuses années ce qu’on vient de découvrir en France est très enrichissante (la réparation pénale s’appelle là bas
L’enfant, l’adolescent et les libertés - Pour une éducation à la démocratie
Christian VOGT, Reynald BRIZAIS, Christian CHAUVIGNE, Yann LE PENNEC, L’harmattan, 2000, 160 p.
Il a fallu beaucoup de temps pour que s’impose la reconnaissance de l’enfant. Après Sénèque qui jugeait raisonnable de noyer les débiles et les faibles ou l’église qui considérait que l’enfant portant en lui la trace du pêché originel, cela justifiait l’emploi de la sévérité et des méthodes fortes, il a fallu attendre la Convention pour qu’un projet politique (d’ailleurs, jamais concrétisé) le respecte enfin. « On ne naît pas citoyen. On le devient