SOCIÉTÉ
Faut-il brûler le modèle social français ?
Alain LEFEBVRE, Dominique MEDA, Seuil, 2006, 156 p.
La situation sociale de notre pays s’est largement dégradée sous l’effet conjuguée d’un taux et d’une durée du chômage élevés, d’une mobilité professionnelle faible (sauf en ce qui concerne le travail précaire), d’une absence d’anticipation des restructurations qui concernent pourtant près de 900.000 salariés chaque année, d’un déficit d’utilisation de la formation continue pour prévenir les dégradations des compétences et améliorer l’employabilité, de l’incohérence des politiques publiques
Quel travail pour les exclus ? Pour une politique de l’insertion durable
Pascal NOBLET, Dunod, 2005, 196 p.
Dans notre pays, les politiques d’insertion à destination des populations en difficulté, ont toujours été encadrées par deux principes intangibles : les aides accordées le sont dans un délai temporaire de plus en plus court et l’horizon vers lequel on tend est nécessairement l’accès au secteur marchand. Cette perspective est validée tant par la droite (qui privilégie la responsabilisation individuelle) que par la gauche (pour qui il revient non à l’Etat, mais aux patrons d’assurer le plein emploi) et se
Entre les murs du collège
François BEGAUDEAU, éditions Verticales, 2006, 272 p.
On ne se représente pas toujours très bien le quotidien d’une classe de collège dans ce qu’il peut avoir tant de prometteur que d’affligeant. Le roman de François Bégaudeau a la profonde honnêteté de « montrer comment c’est, comment ça se passe, comment ça marche, comment ça ne marche pas ». Ce qui frappe au premier abord, c’est bien le profond décalage qui sépare les détenteurs du savoir, de leurs élèves. Bien sûr, il y a ces collégiens qui s’enflamment et s’énervent d’un seul coup
Les profs, l’école et la sexualité
Claude LELIEVRE, Francis LEC, éditions Odile Jacob, 2005, 350 p.
L’église catholique a toujours tenté de réduire la sexualité, en la confinant à la stricte nécessité de la reproduction biologique. C’est très naturellement qu’elle a appliqué cette doctrine à l’enseignement qu’elle a longtemps gardée sous sa coupe. L’école laïque a emprunté à sa rivale ces convictions : il lui fallait démontrer qu’elle pouvait éduquer moralement les enfants sans le secours des religions révélées. La seule conduite acceptable relevait du célibat, du sacrifice
Développer des relations de coopération en milieu professionnel pour sortir des rapports de force
Michel BERNARD, Chronique Sociale, 2005, 112 p.
Comment gérer des relations de travail, en sortant du seul rapport de force et d’autorité : telle est l’ambition de l’ouvrage. Un petit cadeau à ne pas hésiter à faire à certains cadres, y compris au sein du secteur social, qui conjuguent parfois incompétence et autoritarisme. Mais, au-delà de ce lectorat spécifique, ce livre peut être lu pour les principes fort intéressants exposés en matière d’intelligence émotionnelle. L’écoute de soi et des autres, le choix d’une stratégie d’action qui
L’élève humilié. L’école, un espace de non-droit?
Pierre MERLE, puf, 2005, 214 p.
L’école ne pourra survivre indéfiniment à la dimension formelle que gardent tant l’égalité des chances qui ne débouche jamais sur une égalité effective, que la citoyenneté scolaire qui s’avère plus que défaillante : telle est la conviction de l’auteur, sociologue et enseignant en IUFM. Jusqu’aux années 1950, explique-t-il, l’école assignait à chacun une place et un avenir professionnel. Avec la mutation qui accoucha du collège unique, aucun élève ne peut plus s’émanciper d’une lutte de chacun contre tous, de
La revanche scolaire des élèves multiredoublants, relégués, devenus surdiplômés
Bertrand BERGIER, Ginette FRANCEQUIN, érès, 2005, 288p.
Certes, les élèves issus de l’enseignement professionnel ne sont que 0,3% à accéder au troisième cycle de l’enseignement supérieur. Pour autant, le parcours atypique de cette poignée de jeunes qui ont connu soit une relégation dans un circuit court, soit de multiples redoublements et qui, pourtant, atteignent les sommets du système scolaire est intéressant à étudier, en ce qu’il peut être porteur d’espoir. C’est ce que nous proposent les auteurs dans un ouvrage passionnant réalisé à
Votre vie sera parfaite. Gourous et charlatans
Roger-Pol DROIT, Odile Jacob, 2005, 238 p.
S’inspirant des thématiques largement développées dans les disciplines qui se réclament du courant du développement personnel, l’auteur nous propose une parodie grinçante et hilarante sur le petit monde bien entendu imaginaire de la thérapie. Comme il se doit, toute ressemblance dans cette fiction avec des personnes et théories existantes ou ayant existé seraient purement fortuite ! De quoi s’agit-il ? D’une méthode qui réunit, synthétise et combine toutes les thérapies et techniques de
La méprise - Outreau
Florence AUBENAS, Seuil, 2005, 255 p.
Avant de bénéficier d’une popularité dont elle se serait bien passée, Florence Aubenas avait couvert le procès d’Outreau. Elle avait presque achevé le livre que lui avaient inspiré ces évènements, quand elle partit en Irak. Au retour de sa longue prise d’otage, elle retrouva sur son ordinateur le manuscrit d’un ouvrage qui n’avait pas perdu une once d’actualité. Comment un accusé peut avouer ce qu’il n’a pas commis ou comment un magistrat peut acter des déclarations totalement farfelues lui était devenus
Femmes en galère. Enquête sur celles qui vivent avec moins de 600 € par mois
Véronique MANGIN, édition de La Martinière, 2005, 280 p.
« Les femmes sont davantage protégées de la misère » pense-t-on habituellement. Véronique Mangin démontre le contraire dans un livre très bien documenté qui alterne les témoignages et des chiffres spectaculaires. Il est pourtant vrai qu’il existe bien une discrimination positive pour certaines femmes, celles qui sont mères d’enfants de moins trois ans, et qui, pour cette raison, sont relativement préservées tant par les Caf que par l’aide sociale à l’enfance. Mais au-delà de