SOCIÉTÉ
Jeunes en voie de radicalisation. Mythes, réalités et travail éducatif
PUAUD David et GONÇALVES Stéphane, Ed. Fabert, 2018, 57 p.
Fruit de la rencontre avec douze groupes différents de professionnels, ce livre détaille la mécanique à l’œuvre auquel le travail social fait face : substitution de la problématique économique et sociale par la question raciale et religieuse. Sa démonstration implacable tient en trois points.
D’abord, ce n’est pas n’importe quel public qui est harponné par les idéologies intégristes. Les fragilités initiales qui plongent leurs racines dans la désaffiliation progressive, les ruptures
Le spectre de la radicalisation
PUAUD David, Ed. EHESP, 2018, 243 p.
Les épisodes terroristes sanglants récents ont remodelé la perception d’une radicalisation devenue pour les pouvoirs publics la cible principale à prioriser. Des grilles d’évaluation ont même été élaborées pour mieux la détecter et la combattre. Et le jeune islamiste radical est devenu la nouvelle figure diabolisée.
Pourtant, beaucoup le reconnaissent : la radicalisation ne peut être confondue avec le terrorisme. Il est impossible d’établir un profil type de l’activiste prisonnier d’un mécanisme qui se
La fabrique de la radicalité
BONELLI Laurent et Fabien Carrié, Ed. Seuil, 2018, 309 p.
Afin de (se) convaincre que les jeunes radicalisés sont amendables, quand l’opinion courante les rejette dans une altérité irréductible, les travailleurs sociaux évoquent volontiers l’emprise et l’embrigadement dont ils seraient victimes. Pourtant, le succès d’une idéologie dépend avant tout de l’écho qu’elle produit avec les ressentis de ses potentiels adeptes. C’est cette corrélation que les deux auteurs établissent à partir de l’étude minutieuse de 166 dossiers éducatifs, d’une
Cannibales en costume
COURPASSON David, Ed. François Bourin, 2019, 244 p.
Le travail d’hier était marqué par un taylorisme qui, indifférent aux individualités, instrumentalisait les corps, comme autant de maillons apathiques mis au service de la sauvagerie infernale et des caprices de la machine. Le travail d’aujourd’hui est pris dans la fascination d’une entreprise contemporaine au sourire bienheureux, d’une autorité douce et bienveillante et du mythe des nouvelles technologies merveilleuses. Les repères traditionnels étant devenus glissants, instables, obscurs
En attendant les robots. Enquête sur le travail du clic
CASALI Antonio A., Ed. Seuil, 2019, 399 p.
Chaque époque produit ses mythes. Antonio A. Casali déconstruit l’une des prophéties les plus radicales contemporaines dans un ouvrage solidement argumenté : le grand remplacement technologique qui condamnerait près de la moitié des professions bientôt remplacées par l’intelligence artificielle.
L’auteur démontre d’abord que l’innovation technologique ne nuit pas forcément au travail humain. Si la Corée du sud compte 531 robots pour 10.000 salariés contre 127 en France, la première possède un taux
Le refus du travail
FRAYNE David, Ed. du Détour, 2018, 300 p.
Notre société est centrée sur le travail, source de revenus, d’identité et de reconnaissance. Pourtant, il n’en a pas été toujours ainsi. Longtemps, il fut considéré comme une affliction indigne de tout homme libre.
Tout un courant de pensée critique en revisite l’expression moderne. Si le travail représente potentiellement une opportunité de créativité, de satisfaction et d’enracinement dans le monde, la manière dont il est organisé conduit souvent à lui ôter toutes ces qualités. Il peut cumuler
A la ligne. Feuillets d’usine
PONTHUS Joseph, Ed. La Table Ronde, 2019, 266 p.
Après 10 ans passés comme éduc de rue en région parisienne, Joseph Ponthus déménage à Lorient. Mais là, point de travail, mises à part quelques directions de séjours de vacance adaptée. Alors, il accepte des missions intérimaires comme prolo.
Tout commence par cette usine de transformation de poissons et de crustacés. Au programme de la journée : au choix (!) cuire et préparer dix milles couronnes de crevettes ou trier et encaisser dix tonnes de sardines dans des bacs en polystyrène, ou
Toujours plus pour les riches
ATTAC, Ed. L.L.L., 2017, 286 p.
D’abord, la suppression de l’ISF : 3,5 milliards € profitant aux 340.000 ménages les plus aisés. Puis, le taux d’imposition des revenus financier abaissé à un forfait de 30 % : 1,5 milliard € profitant pour les 2/3 aux 10 % des ménages les plus riches. Mais aussi la suppression de la taxe sur les dividendes : 2 milliards €. Et encore l’abaissement de 28 % à 25 % de l’impôt sur les sociétés qui les soulagera de 15 à 17 milliards €. N’oublions pas toutes les niches fiscales, les modalités de calcul, ainsi que
Traité d’économie hérétique
PORCHER Thomas, Ed. Fayard, 2018, 231 p.
Le droit des salariés ? Un carcan empêchant d’embaucher. Les services publics ? Ils plombent la dette de l’État. Une retraite décente, à un âge raisonnable ? Un privilège de nantis.
Thomas Porcher refuse ce prêt à penser néo-libéral vendu comme du bon sens et propose d’autres réponses alternatives. Prenons le chômage : il ne relève pas d’un manque de motivation personnelle, mais d’un problème structurel. Un demandeur d’emploi courageux aura du mal à se faire recruter dans un contexte morose. Celui
Le mythe de la théorie du ruissellement
PARIENTY Arnaud, Ed. La Découverte, 2018, 151 p.
En 1981, David Stockman, Directeur du budget du Président américain Ronald Reagan formule pour la première fois la doctrine du ruissellement (trickle down effect) : en réduisant les tranches d’impôt supérieurs, l’enrichissement des couches les plus aisées produirait de bons effets, en ruisselant à travers toute l’économie et profitant ainsi à tout le monde.
Arnaud Parienty décline les différentes versions de cette véritable arnaque, caution à une politique fiscale au profit des plus riches