SOCIÉTÉ
Flic. Un journaliste a infiltré la police
GENDROT Valentin, Éd. Goutte d’or, 2020, 293 p.
L’infiltration d’un journaliste dans un milieu professionnel n’est pas nouvelle. Cela avait déjà eu lieu dans les prisons, les asiles ou le monde de la précarité. Mais, pas dans la police. Voilà qui est fait. Valentin Gendrot commence par passer le concours d’adjoint de sécurité où il reçoit une formation « low cost » de trois mois qui lui apprend bien plus à menotter, à procéder à une palpation et à tirer, qu’à accompagner une femme victime de violences conjugales. Sa première affectation le
L’œil sécuritaire, mythe et réalités de la vidéosurveillance
LEMAIRE Elodie, Éd. La Découverte, 2019, 207 p.
La vidéosurveillance privée ou publique n’a cessé d’envahir nos vies, passant de 340 000 caméras en 2007, à 935 000 en 2012. Les cassettes et magnétoscopes ont été remplacés par des disques durs, la haute définition et un champ de vision à 360°. Cet outil permet de protéger les citoyens et dissuader la délinquance, affirment ses partisans. Mais, qu’en est-il vraiment de son efficacité ? C’est à cette question que répond le livre de l’auteure qui a enquêté auprès des vidéo-opérateurs, des
Le goût de l’effort. La construction familiale des dispositions scolaires
GARCIA Sandrine, Éd. Puf, 2018, 241 p.
Trop longtemps on a cru, par ethnocentrisme à l’égard des milieux populaires, que le capital culturel des classes moyennes-supérieures était suffisant en soi pour assurer l’avantage scolaire de leurs enfants. L’auteur s’attache à démontrer qu’avoir des parents diplômés ne suffit pas. Il n’existe pas d’osmose permettant d’infuser automatiquement ces avantages. C’est le travail incessant et de longue haleine composé de pratiques éducatives quotidiennes précises et concrètes, quoique invisibles, fourni à
Attention Ecole
Analyse-Opinion-Critique, Cahier #2, Éd. La Découverte, 2020, 211 p.
Quand un media en ligne comme « AOC » rassemble certains de ses articles sur le thème de l’école, cela produit un concentré d’intelligence. Des textes courts, limpides et percutants donnent l’occasion d’une réflexion décapante et critique sur une institution pour laquelle tout le monde a quelque chose à dire, mais peu à penser. Voilà de quoi nous rattraper. Au gré des pages, on s’interrogera sur la mixité tant genrée que sociale qui combat l’intolérance et la ségrégation
L’origine sociale des élèves
RAYON Patrick (sous la direction), 2019, Éd. Retz, 2020, 156 p.
L’école française est confrontée au curieux paradoxe d’être ouverte à tous, tout en restant éminemment élitiste. Elle est au cœur d’un mythe à la double facette : elle serait impuissante ou au contraire toute puissante. Le recueil d’études sociologiques présentées ici se donne pour ambition de déconstruire l’un et l’autre. La démonstration a été faite depuis longtemps que le système scolaire ne préserve pas les élèves contre les inégalités liées aux origines sociales. Les
L’école à la ramasse. L’éducation nationale en faillite
FIZE Michel, Éd. L’Archipel 2019, 222 p.
Que l’on partage ou non l’avis de Michel Fize, on ne peut que rendre hommage au sérieux et à la structuration de sa démonstration qui plonge ses racines tant dans des statistiques actualisées que dans l’histoire de l’école. Pour autant, quelle mouche l’a donc piqué ? Le voilà, vent debout, à présenter le système scolaire comme « foutu », responsable d’une baisse de niveau des élèves et de la déperdition de la langue française, d’une délégitimation des enseignants et du règne de l’indiscipline, voire
Défaire le capitalisme, refaire la démocratie. Les enjeux du délibéralisme
DACHEUX Éric & GOUJON Daniel, Éd. Erès, 2020, 353 p.
Notre société néolibérale est fondée sur l’impératif de croissance, la recherche du profit maximum, la concurrence pure et parfaite et l’utilitarisme. Avec comme résultats : l’objet produit est plus important que l’être humain, l’individu est mis au service de la technique et la politique est soumise à l’économie.
Alors qu’il y a une diversité de modèles économiques (domestique, publique, sociale), le capitalisme n’admet que la logique orthodoxe de marchandisation potentielle de tout
Antisocial. La guerre sociale est déclarée
Guénolé Thomas, Éd. Plon, 2018, 274 p.
Le processus politique de destruction du système social français est en marche. Thomas Guénolé en décrit les détails.
Ce n’est plus à la société de fournir un emploi à chaque salarié, mais à lui d’en trouver un, le soupçon pesant sur lui de ne pas le vouloir. La baisse du taux de chômage quand l’économie redémarre est-il le signe qu’il y a alors moins de fainéants ?
Pour combler le trou de la sécurité sociale, on a responsabilisé le patient par l’augmentation du forfait hospitalier. Est-ce la perte de
Une autre voie est possible
HEYER Éric, LOKIEC Pascal et MEDA Dominique, Éd. Flammarion, 2018, 360 p.
On nous l’a dit et répété depuis des décennies : la France est le malade de l’Europe, cumulant un fort taux de chômage et une faible croissance. La cause ? Un code du travail trop rigide, des dépenses sociales dispendieuses et une compétitivité en berne.
Il est vrai que l’Etat social intervient, régule, organise, accompagne, redistribue. C’est lui qui a permis de maintenir en France le taux de pauvreté à 13,4 % contre une moyenne européenne de 17,4 %, de garantir
Déchéance de rationalité
Gérald Bronner, Ed. Grasset, 2019, 263 p.
Face à la menace terroriste, les autorités usent d’un mot magique : la déradicalisation. C’est dans ce but, qu’elles ouvrent en 2016 le Centre de prévention, d’insertion et de citoyenneté au Château de Pontourny.
Gérald Bronner nous fait ici le récit de ce grotesque fiasco. Spécialiste du phénomène sectaire, ce sociologue s’était pourtant porté volontaire pour y intervenir, à titre gracieux, en posant comme seule condition l’évaluation scientifique de l’action menée. Il y animera un séminaire