Livres
Un faux boulot
LE CIL VERT, Ed. Delcourt, 2015, 128 p.
Le « faux boulot », c’est ce travail d’animateur et de responsable séjours de vacances pour adultes porteurs de handicap mental et moteur qu’a occupé l’auteur à sept occasions, durant cinq étés et deux hivers. C’est sa mère qui ne cesse de lui demander quand il trouvera un « vrai travail », son activité d’alors n’ayant guère de légitimité dans une famille de prolos. Pourtant, tout au long de cette bande dessinée où se mêlent un réalisme sans fard et un humour ravageur, on ne peut douter de
Une frontière
FAVARO Patrice, Ed. Le Muscadier, 2015, 149 p.
Comment parler de l’absurdité de la guerre à des adolescents ? Patrice Favaro réussit fort bien à le faire, en nous plongeant dans cette amitié qui relie deux garçons de 13 ans, Sâr et Nôr, que tout rapproche, sauf la religion de leur famille : l’une rend hommage au soleil et l’autre à la lune. La partition du pays a vu se regrouper les populations au sein de deux nations rivales dont la quête de distinction est proportionnelle à leur profonde similitude : le Souryastan et le Chandrastan. La
Balthazar du grand bazar
DENEUX Frédérique et MANCEAU Valentine, Ed. D’un Monde à l’autre, 2015, , 39 p.
Balthazar est un drôle de musicien : ce lézard joue de la guitare avec son pied et le seul bras qui lui reste. L’autre, il se l’est fait manger par un chat. Timide, il n’ose se produire que devant ses amis, les jouets. Soutenu par tout son entourage, il va oser donner un spectacle rien moins qu’à l’opéra. Comment assumer sa différence ? Comment valoriser ses qualités et ses compétences ? Comment affronter le regard des autres ? La question de la représentation du
Catalogue de parents pour enfants qui veulent en changer
PONTI Claude, Ed. L’Ecole des Loisirs, 2015, 24 p.
Et si les enfants pouvaient changer de parents ? Il ne s’agit pas d’une variation sur la conjecture du roman familial conçue par les psychanalystes, mais d’un catalogue autant hilarant que réjouissant sur les différents modèles à choisir. Il est ainsi possible d’opter pour les Aventuriers, volontiers explorateurs de pays inconnus, ne s’arrêtant de visiter que lorsqu’ils sont fatigués. Il y a aussi les Confortables, véritables fauteuils-lits vivants protégeant contre tout ce qui pique, cogne
Du sable entre tes doigts
FAVARO Patrice, Ed. Le Muscadier, 2015, 87 p.
Jordan vivait heureux avec ses parents. Un agent véreux a convaincu son père de contracter un crédit immobilier. Les taux d’intérêts ont explosé, obligeant sa famille à vendre sa maison. Ses parents se sont séparés. Il vit aujourd’hui avec sa mère dans une voiture. Ils sont devenus des « vehicular-homeless », ces sans logis véhiculés qui errent de parking en parking. S’ils sont acceptés, ils pourront se parquer de 19h00 à 7h00, mais seulement pour une période de deux mois non renouvelable. Seul
Charlie
DAVID François, Ed. Le Muscadier, 2014, 67 p.
Est-il vraiment très convenable qu’une adolescente de 13 ans fréquente un SDF ? Combien de familles ne s’inquièteraient pas d’une telle situation, y mettant très vite un terme ? Et pourtant les parents de Luce respectent son choix. Elle est comme fascinée par ce vieux monsieur aux cheveux en bataille et à la barbe fournie qui mendie chaque jour, devant la superette du bourg où elle habite. D’une importante culture et d’une toute aussi grande authenticité, Charlie possède une beauté intérieure
J’aime pas la danse - J’aime pas le foot
RICHARD Stéphanie et DOUMONT Gwenaëlle, Ed. Talents Hauts, 2015, 24 p.
Peut-on être un petit garçon et ne pas aimer le foot, même si son papa l’adore? Peut-on être une petite fille et ne pas aimer la danse, même si sa maman l’adore? Voilà des questions qui fleurent bon les études de genre, faisant hurler nos cathos intégristes et dresser l’oreille à nos féministes militantes. Mais, pour les enfants, le problème est bien plus simple : comment faire comprendre que l’on ne partage pas forcément les goûts de ses parents, sans les vexer ou les
Pépites de handicap. Fragments et récits d’un quotidien partagé
ARRAGAIN Stéphanie, Éd. Champ Social, 2015, 70 p.
Pousser la porte d’un institut médico-pédagogique pour enfants polyhandicapés, en venant y travailler pour la première fois, n’est pas anodin. Tout est à regarder, à écouter, à découvrir, à apprendre, à subir, à comprendre, à ressentir et à vivre. Les cris et les pleurs, les rires et les hurlements plantent d’emblée un décor irréel et improbable, saisissant et déstabilisant. Pour l’appréhender, il y a certes la connaissance du polyhandicap et de son cumul de déficiences : retard intellectuel
Pour les enfants polyhandicapés. Une pédagogie innovante
BATAILLE Annick, Éd. érès, 2011, 411 p.
Nul ne peut mesurer l’étendue du champ de compréhension des enfants atteints de polyhandicap. Mais, Annick Bataille en est convaincue : c’est par la qualité de l’écoute accordée, la patience et la profonde humanité avec lesquels on les accompagne que l’on peut le mieux être attentif à leur mode spécifique de communication. Tout comme c’est en croyant à leurs capacités et à la possibilité d’améliorer leurs condition de vie qu’il est possible de les faire progresser. Pour cela, il est nécessaire que les
Tous les chemins mènent à l’autre. Auprès de la personne handicapée
LE ROLLAND Jocelyne, Éd. L’Harmattan, 2015, 219 p.
Cette fiction est le récit d’une rencontre. C’est d’abord Emma Gauthier qui entre en scène. Elle travaille, depuis peu, à l’IME de La Barbinerie, un établissement pour enfants atteints de polyhandicap. Le public qu’elle va, jour après jour, accompagner ne parle pas : il crie, il pleure, il rit. Entrer en relation avec lui n’est pas simple. Chaque geste est l’occasion de partager un moment, en essayant de décoder la signification des réactions de l’enfant : changer la couche, donner à