Livres
Ivres paradis, bonheurs héroïques
CYRULNIK Boris, Ed. Odile Jacob, 2016, 231 p.
Boris Cyrulnik nous propose une fois de plus une mine de réflexions susceptibles de décoder une actualité qui n’est pas toujours facile à interpréter. Un enfant ne peut bien se développer que s’il est tutoré par un milieu sécurisant et apaisant, explique-t-il. Il arrive que le besoin se fasse sentir de retrouver cette figure d’attachement qui nous rassurait quand nous étions enfant. C’est la figure du héros qui structure l’imaginaire, en rallumant l’espoir, pansant l’humiliation et restaurant le
S'engager aux côtés des familles. Comment notre histoire personnelle influence notre histoire professionnelle
SERON Claude, Ed. érès, 2017, 266 p.
Un thérapeute a-t-il une vie en dehors de sa profession ? Cette question est d’autant plus absurde qu’on n’a pas l’habitude de se représenter les psychologues comme des moines ou moniales totalement dévoués à leur mission. Pourtant, il est rare qu’ils se montrent prolixes sur leur vie privée, préférant la discrétion à la confidence. Claude Seron a décidé de rompre avec cette tradition de cloisonnement, en s’ouvrant sur son vécu intime. Le voilà qui tricote avec habileté et pudeur son travail de psy auprès
Le gorille invisible, quand nos intuitions nous jouent des tours
CHABRIS Christophe et SIMONS Daniel, Ed. Le Pommier, 2015, 432 p.
Nous ne percevons uniquement que ce que notre cerveau décide de percevoir. Au moins cinq illusions perceptives et cognitives filtrent en permanence notre appréhension du monde. L’illusion de l’attention : croire en notre capacité de toujours percevoir ce qui se passe devant nous, alors que le malentendu est fréquent entre ce que nous remarquons quand nous nous y attendons et ce que nous ne voyons pas parce que nous ne nous y attendons pas. Illusion de la confiance : le danger
L’intérêt de l’enfant. Genèse et usage d’une notion équivoque en protection de l’enfance
BRAUKMANN Béatrice et BEHLOUL Salim, Ed. L’Harmattan, 2018, 209 p.
La notion de l’intérêt de l’enfant est à ce point galvaudée, que chacun y place ce qu’il souhaite y trouver. C’est un morceau de caoutchouc sur lequel chaque juge tire pour lui donner la forme qu’il souhaite. C’est un concept si subjectif et si manipulable, si mou et si flou, dépendant essentiellement de ce que veulent en retirer les adultes qu’il autorise tous les abus. Les critiques répertoriées d’emblée par les auteurs permettent de situer combien cette idée s’avère au
Rendre justice aux enfants
ROSENCZVEIG Jean-Pierre, Ed. du Seuil, 2018, 269 p.
On a connu le juge des enfants, le militant des droits des mineurs, l’infatigable artisan associatif. Voilà le patriarche porteur d’une sagesse bienvenue. L’enfant n’étant pas un être achevé, ni un adulte en miniature, il n’a pas la même capacité à distinguer le bien et le mal, ni à mesurer les conséquences de ses actes, répète-t-il inlassablement depuis toujours. Pas étonnant que la jeunesse renvoie en miroir la violence avec laquelle la société la traite si souvent. Inutile d’accuser
Inceste. Victimes, Auteurs, Familles à transactions incestueuses
SUARD Michel, Editions universitaires européennes, 2018, 239 p.
« Les agresseurs sont toujours dans le déni de leurs actes », « ce sont des pervers manipulateurs », « un père incestueux ne peut plus être père », « l’inceste est un génocide identitaire ». D’un côté, il y aurait des auteurs identifiables à un seul modèle : le dominateur violent et sadique, exerçant une emprise maléfique sur l’enfant. De l’autre, des victimes psychologiquement détruites transformées par le traumatisme en mortes vivantes. Cette généralisation est abusive proclameLa bonne éducation. Parents, réappropriez-vous l’éducation de vos enfants
LIEBIG Etienne, Ed. Michalon, 2016, 214 p.
Trop souvent, on mesure la pertinence des principes éducatifs à l’aune des derniers courants de pensée en vigueur. Or, l’histoire de l’éducation, c’est l’histoire de sa relativité, rappelle Etienne Liebig. Et d’énumérer la succession de savoir-faire requis pour être de bons parents, au cours des siècles. Pendant longtemps, bien éduquer son enfant c’était avant tout le baptiser et en faire un bon chrétien. Son bonheur résidait alors dans la parfaite adéquation entre ce qu’on attendait de lui et ce
Avons-nous besoin de père et de mère
COUM Daniel (sous la direction), Ed. érès, 2016, 220 p.
Certes, le mètre-étalon classique reste centré sur la famille conjugale nucléaire constituée par un homme et une femme. Mais, les évolutions contemporaines (telle la double dissociation entre sexualité et reproduction d’un côté, conjugal et parental, de l’autre) nous rapprochent des modèles fort anciens où le couple n’était pas forcément le tout dans la famille. Bien des manières de faire famille sont possibles, venant relativiser la prétendue universalité du modèle : un père et un seulParents à perpétuité
MOULINAS Sophie et Dominique, Ed. Flammarion, 2016, 324 p.
S’il est bien une réalité terrible entre toutes, c’est de perdre son enfant assassiné dans les conditions les plus atroces. Le meurtre d’Agnès, adolescente de 16 ans violée et tuée à coups de couteau, brûlée puis enterrée près du collège Cévenol du Chambon-dur-Lignon, par Mathieu guère plus âgé qu’elle plonge dans l’effroi. Une multitude de questions se bousculent : pourquoi un tel acte ? Comment expliquer qu’il puisse être commis par un adolescent à l’enfance sans problème ? PourquoiPlacé, déplacé. De familles d’accueil en foyers, le combat d’un enfant sacrifié
DUROUSSET Adrien, Ed. Michalon, 2016, 204 p.
L’auteur décrit ses parents comme inconscients et dépravés. Lui et son frère David finissent par être signalés et retirés de ce milieu toxique. Leur arrivée dans un lieu de vie d’urgence n’en est pas moins traumatisante. Puis, vient leur placement en famille d’accueil : un nouvel univers à découvrir, de nouveaux adultes à accepter, de nouvelles règles à adopter. Les visites en famille, tous les quinze jours, les confrontent aux mêmes dysfonctionnements, ne faisant que les déstabiliser encore