Livres
Droit de refuge pour les femmes et les enfants. Face aux violences conjugales et sociales
WILPERT Marie-Dominique, avec BODÉNANT Martine, DOUYÈRES Catherine, DUBOST Claire et GUILLOT Évelyne, Ed. érès, 2015, 201 p.
L’Oeuvre normande des mères, créée en 1942 pour accueillir les femmes enceintes pendant la captivité de leurs époux, s’est ensuite ouverte aux filles mères. Dans les années 1970, elle se tourne vers les épouses et les compagnes victimes de violences. Puis en 1984, elle ouvre un centre d’urgence pour femmes battues. L’ouvrage est issu d’une recherche participative centrée sur le travail théorique, clinique et éthique de
Acquittée « Je l’ai tué pour ne pas mourir »
LANGE Alexandra, Ed. J’ai lu, 2013, 280 p.
Témoignage poignant s’il en est que celui de cette femme victime de violence conjugale douze années durant et qui, dans un geste d’ultime protection, porte un coup de couteau mortel à son mari. Incarcérée en préventive dix huit mois, elle sortira libre de son procès d’Assises, le 23 mars 2012, après que lui soit reconnue la légitime défense. Il est vrai que pas un seul témoignage à charge ne sera présenté contre elle, le procureur prononçant lui-même un réquisitoire d’acquittement. Quand, à 17 ans
Il m’a volé ma vie
SELIMAN Morgan, Ed. Xo Document, 2015, 237 p.
Cet ouvrage provoque tant l’incrédulité, que l’effroi et la consternation. L’incrédulité d’abord, parce qu’on a du mal à comprendre que des mécanismes d’emprise puissent à ce point maintenir un être humain sous la domination brutale et inhumaine d’un autre. L’humiliation, les coups répétés, la soumission décrits ici vont durer près de quatre ans … une éternité avant que Morgan Seliman ne réagisse. L’effroi, ensuite : la description qui est faite de la violence conjugale est hallucinante. Loin de
Du prince charmant à l’homme violent. Prévenir les violences conjugales
NGUYEN Swan, (avec la participation de GARANT Julia), Ed. L’esprit du temps, 2015, 231 p.
Pendant longtemps, les violences conjugales furent légitimées par le droit de correction accordé aux hommes et aux pères. Le droit coutumier belge, datant du 14ème siècle, ne prétendait-il pas que battre sa femme n’était pas répréhensible, tant que celle-ci survivait aux mauvais traitements subis ? Il faudra attendre le nouveau code pénal entré en vigueur en 1994, pour que ces maltraitances relèvent du délit. Pourtant, aujourd’hui encore, une femme
Conversation sur la naissance des inégalités
DARMANGEAT Christophe, Ed. Agone, 2013, 196 p.
Cette conversation d’un économiste avec lui-même, dans une collection intitulée « comité de vigilance face aux usages publics de l’histoire », est rien moins que passionnante. Elle permet de combattre l’idée reçue de la fatalité d’une inégalité qui aurait existé de tous temps. Trois types de société se sont succédées dans l’histoire : égalitaires, inégalitaires et celles divisées en classes sociales. Dans les premières, on ne trouve ni propriété privée, ni hiérarchie sociale : le partage est la
La préférence pour l’inégalité. Comprendre la crise des solidarités
DUBET François, Ed. Seuil, 2014, 110 p.
Après les trente années qui suivirent la seconde guerre mondiale et furent marquées par une croissance miraculeuse et le progrès de l’égalité, on assiste depuis les années 1990 à une aggravation des inégalités, au point de menacer d’un retour à la situation d’avant la première guerre mondiale, constate François Dubet ! Alors qu’Henri Ford, dont on connaît les sympathies nazies, revendiquait de limiter les salaires des hauts cadres à quatre fois celui des ouvriers, ils sont aujourd’hui en moyenne trente
La juste part. Repenser les inégalités, la richesse et la fabrication des grilles- pains
ROBICHAUD David et TURMEL Patrick, Ed. Les Liens qui Libèrent, 2016, 144 p.
L’idéologie néo-libérale s’est construite sur toute une série de postulats qui sont devenus, au cours des décennies, des dogmes. L’individu devrait sa bonne ou sa mauvaise fortune à son unique et simple mérite. Chacun étant propriétaire de ses biens, le libre échange constituerait la condition naturelle de l’homme. Seul le marché concurrentiel libre de toute contrainte pourrait réguler les échanges humains. Les compétiteurs seraient mus par la seule satisfaction de
Inégalités
ATKINSON Anthony B., Ed. Seuil, 2016, 446 p.
Généralement ignorée par les économistes, la question des répartitions des richesses portée est au centre de la démonstration d’Anthony B. Atkinson, chercheur à la renommée internationale. La finalité de son propos consiste à exposer les moyens pour réduire l’ampleur des inégalités. Si l’auteur propose un état des lieux lucide et perspicace, de plus en plus reconnu, les propositions concrètes qu’il avance sont tout particulièrement audacieuses et iconoclastes. Initiée aux USA par le New Deal comme
L’intérêt de l’enfant
McEWAN Ian, Ed. Gallimard, 2015, 232 p.
Fiona Maye est une brillante magistrate britannique spécialisée en droit de la famille. Elle va vivre en l’espace de quelques mois deux évènements contigus: des complications d’ordre personnel et un jugement particulièrement délicat à établir. C’est d’abord sa rupture conjugale, dont la chronique parcourt le roman, que l’on suit pas à pas, démonstration que l’on peut être une éminente juriste, tout en étant confrontée aux mêmes préoccupations que ses justiciables. L’affaire qui la marquera à jamais, ce
Pratiques et évolutions de la justice des mineurs
BRUEL Alain, Ed. érès, 2015, 322 p.
Désormais en retraite, Alain Bruel a consacré toute sa carrière à la fonction de juge des enfants. C’est dire si le regard qu’il porte sur la justice des mineurs est acéré. Depuis des années, le cadre législatif de l’assistance éducative est resté stable, quelques réformes venant juste l’affiner : extension de la protection judiciaire aux jeunes majeurs (1975), limitation de la durée des mesures (1986), préservation des fratries (1998), consultation des dossiers par les familles (2002). C’est bien