ACTION SOCIALE ET ÉDUCATIVE
Histoire des enfants, des familles et des institutions d’assistance. La protection de l’enfance de l’Antiquité à nos jours
TIGREAT Hervé, PLANCHE Pascale, GOASCOZ Jean-Luc, Éd. L’Harmattan, 2019, 272 p.
La protection de l’enfance n’est pas une préoccupation contemporaine. Aussi loin que remontent les traces d’écriture, elle a toujours été présente. Ce livre nous en fait une description précise et détaillée. A commencer par la riche organisation sociale et familiale de l’empire romain. L’autorité toute puissante du paterfamilias lui attribue un droit de vie et de mort sur tous les membres de son foyer, de l’esclave jusqu’à sa femme en passant par son enfant qu’il
Quel monde associatif demain?
Patricia Coler, Marie-Catherine Henry, Jean-Louis Laville, Gilles Rouby, Collectif, Éd. érès, 2021, 191 p.
Le mouvement associatif propose une grille de lecture qui tourne le dos aux valeurs diamétralement opposées affichées par la dictature du marché et de la finance : protection sociale réduisant les inégalités contre logique néolibérale les creusant ; délégation de service public contre privatisation de la solidarité nationale ; démocratie, coopération et utilité sociale contre généralisation des principes de gestion comptable à l’ensemble
À quoi sert la philanthropie ?
MINOT Didier, Éd Charles Leopold Mayer, 2019, 203 p.
La philanthropie serait un engagement au service du bien commun. En fait, elle est fondée sur un paradoxe : soulager d’une main la misère qu’elle a créée de l’autre ! « Les riches ont toujours légitimé leur situation, en faisant preuve de générosité » rappelle Didier Minot (p.29). Il serait logique de concevoir que ces démarches caritatives travaillent à leur disparition. Elles ne font, en fait, que circonscrire les inégalités, pas de s’y attaquer : aucun de ces riches donateurs ne veut
Du social business à l’économie solidaire. Critique de l’innovation sociale
COLER Patricia, HENRY Marie-Catherine, LAVILLE Jean-Louis, ROUBY Gilles, Éd. érès, 2020, 331 p.
Si la conception dominante de l’innovation sociale consistait à approfondir toujours plus la démocratie, en intégrant de nouvelles formes d’expression publique des citoyens, salariés et usagers. Si elle avait pour ambition d’accompagner les initiatives et projets à vocation sociale, solidaire et écologique. Si elle était fondée sur la subordination de l’économie à des objectifs d’émancipation. Mais, ce qu’elle cherche à nous vendre, c’est
Il faut s’adapter. Sur un nouvel impératif politique
STIEGLER Barbara, Éd. Gallimard, 2019, 336 p.
Mais d’où vient ce sentiment diffus, mais généralisé, d’un retard impliquant la nécessité d’évoluer, en s’adaptant aux mutations d’un nouvel environnement instable, complètement changeant et ouvert ? Barbara Stiegler fait remonter la généalogie de cet impératif à l’américain Walter Lippmann. Sans y voir là l’unique source d’un néolibéralisme aux expressions multiples, elle met à jour une idéologie dont bien des discours contemporains semblent s’inspirer. La grande dépression des années 1930 avait
Les loges du social, Histoire d’un borgne out
BENNAÏ Frédéric, Éd. Les 3 Colonnes, 2018, 137 p.
On les croit inoxydables, imperturbables et résistants à toutes les confrontations possibles et inimaginables. Peu s’interroge sur l’usure des professionnels en protection de l’enfance. Frédéric Bennaï le fait ici avec habileté et sobriété, en mettant en scène un travailleur social de l’Aide sociale à l’enfance aux prises avec les démons du public qu’il accompagne. Ni bureau des pleurs, ni cynisme, juste beaucoup d’humour et d’auto-dérision pour décrire cette contamination insidieuse et
Régie de quartier et résilience
NORYNBERG Patrick, Éd L’Harmattan, 2020, 173 p.
Tout ce que le lecteur a toujours voulu savoir sur les Régies de quartier n’est bien sûr pas là, l’auteur n’ayant pas la prétention à l’exhaustivité. Mais, il pourra trouver sous la plume de Patrick Norynberg le récit enthousiaste et passionné de la naissance, de la croissance et du déploiement du « bébé » dont il est le fondateur et président. Voyant le jour à la fin des années 1990, la Régie du Blanc Mesnil a d’abord répondu, comme ses cent quarante consœurs réparties dans l’hexagone, à la
Il était un éducateur
RUIZ François, Éd. Les Impliqués, 2021, 276 p.
Voilà un parcours de quarante ans au cœur des institutions accueillant des enfants placés qui risque de devenir rare, alors que les postes de responsabilité sont de plus en plus confiés à des personnes inexpérimentées face aux usagers. D’où l’intérêt de le lire. Avant de devenir Directeur de foyer, François Ruiz a commencé comme éducateur. Puis il devient chef de service. L’auteur a mille occasions ici d’évoquer sa riche et longue expérience. C’était un temps que les moins de vingt ans n’ont pas
Les contrebandiers de l’éducatif
TOUIL Ahmed Nordine, Éd. L’Harmattan, 2021, 281 p.
Les maisons de correction furent fermées en 1979, car loin de juguler la déviance des jeunes, elles ne faisaient qu’accélérer leur carrière délinquante. Nombreux sont ceux qui crièrent à leur reconstitution, lorsque les programmes des Centres éducatifs renforcés et Centres éducatifs fermés furent lancés. Il y avait incompatibilité entre éducation et coercition. Le livre d’Ahmed Nordine Touil propose une immersion ethnologique dans l’expérience de la navigation éducative par temps calme et par
L’éducateur spécialisé confronté à " l’incasabilité "
SANOGO Karim, Éd. L’Harmattan, 2020, 182 p.
« Le jeune n’est pas adapté à notre établissement » explique ce directeur, une autre préférant : « notre établissement n’est pas adapté à la problématique du jeune. » Comment expliquer qu’un secteur créé pour accueillir de jeunes inadaptés refuse ceux qui le sont ? Incasables, inclassables, situations complexes, jeunes en grande souffrance psychique sont ainsi renvoyés d’un lieu d’accueil ou de soin à un autre, comme des patates chaudes dont on se débarrasse. Et si, plutôt que de les stigmatiser