LA FAMILLE
Adolescentes et mères. Leurs enfants, leurs amours, leurs hommes
Pierre KAMMERER, érès, 2006, 374 p.
Quand un psychanalyste séjourne dans un centre éducatif pour « adomamans », comme Anjorrant (cf reportage Lien Social n°664), cela donne un ouvrage d’une grande richesse. Bien sûr, traînent ici et là quelques affirmations imprudentes et malheureusement persistantes qui continuent à faire froid dans le dos, tel l’entêtement à vouloir attribuer aux enfants des pensées qui ont contribué pendant des décennies à nier les agressions sexuelles : « la fille énamourée éprouve, à l’âge oedipien, tant de fantasmes et
Adolescence, parole et éducation. Penser de nouvelles frontières
Jean-Pierre AUBRET, L’Harmattan, 2006, 330 p.
Lire l’ouvrage d’un collègue éducateur n’est pas si fréquent. Quand, en plus, les références théoriques s’articulent avec intelligence et bonheur avec l’expérience de terrain, pourquoi bouder son plaisir ? Jean-Pierre Aubret s’attache ici au dialogue qui est parfois si difficile à établir avec une classe d’âge réputée méfiante et distante des adultes. Pendant longtemps, explique-t-il, l’éducation a consisté à faire taire et à soumettre à une parole orthodoxe destinée à (re)dresser les esprits et
Les adonaissants
DE SINGLY François, Armand Colin, 2006, 400 p., 2007, Hachette Pluriel, 2007
Il est vrai que notre société est marquée par un brouillage des frontières, tant entre les sexes qu’entre les âges. Pour autant, que l’on possède de plus en plus jeune des droits n’implique pas de les avoir tous, ni que les parents soient dépossédés de leurs responsabilités. A certains moments, l’enfant se doit d’être protégé, ses parents prenant alors les décisions à sa place. A d’autres moments, selon le principe qui veut que l’autonomie ne se décrète pas, mais
A la recherche des besoins perdus. Un regard sur l’enfance et la société
ZAMET Pierre, L’Harmattan, 2007, 204 p.
C’est à partir de sa longue expérience de pédiatre auprès des enfants et des parents, que Pierre Zamet a écrit cet essai. Chaque individu, explique-t-il, est confronté à la nécessité d’assouvir un certain nombre de besoins, afin de calmer sa tension intérieure et la pénurie de satisfactions. Pour autant, répondre aux aspirations individuelles ne peut se faire qu’en tenant compte de celles des autres. « La société n’autorise pas la satisfaction débridée des pulsions de l’être humain. » (p.17) C’est
La parentalité en question. Les parents sont-ils si nuls?
Éditions Non-violence actualité, Collection Pratiques de non-violence n°3, 2006, 112 p.
Il est devenu banal d’attribuer la montée des incivilités, des comportements délinquants et de la violence des jeunes à l’incapacité des parents à assurer la socialisation de leurs enfants. Ils auraient échoué dans la transmission de l’apprentissage des normes sociales. On accuse ces familles d’avoir démissionné. S’il en était ainsi, cela signifierait qu’elles sauraient quelle attitude adopter, mais qu’elles n’auraient pas le courage de la mettre en œuvre
Ainsi soient-ils. A l’école de l’adolescence
Philippe VAN MEERBEECK, éditions De Boeck, 2007, 201 p
Philippe van Meerbeck nous propose ici une promenade intellectuelle tout à fait intéressante sur la question de l’adolescence, en s’appuyant largement sur sa formation de psychanalyste. Ainsi, même si l’auteur explique avec sagesse que face au suicide d’un jeune, seule la victime est en mesure de donner les raisons de son geste, il n’hésite pas à se prononcer avec beaucoup moins de prudence sur nombre de comportements dont il situe l’origine d’une manière très péremptoire. Restent des
La souffrance des adolescents. Quand les troubles s’aggravent: signaux d’alerte et prise en charge
Philippe JEAMMET et Denis BOCHEREAU, La Découverte, 2007, 224 p.
En 2004, on comptait dix millions de 12-25 ans, représentant 17% de la population : 3,3 millions de collégiens, 1,5 million de lycéens, 2,1 millions d’étudiants (ils étaient à peine 30.000 en 1900 !) et 330.000 apprentis. Si la majorité des adolescents va bien, reconnaissent les auteurs, cela ne signifie pas pour autant qu’ils échappent à la zone de turbulence propre à cette période la vie, c’est tout simplement « qu’ils parviennent à la surmonter » (p.17). Depuis un certain
Dans les silences des mères
André AGARD-MARECHAL, Albin Michel, 2007, 167 p.
Le spécialiste n’est pas celui qui repère ce qui ne va pas dans la relation entre une mère et son enfant, mais celui qui se met à leur écoute. Ce n’est pas non plus celui qui les évalue, mais celui qui sait mettre ses savoirs à leur service, de telle façon qu’ils ne se sentent ni jugés, ni blessés. Ce n’est pas celui qui les observe, mais celui qui s’engage dans une relation avec eux. Ce n’est pas celui qui étudie leur situation, mais celui qui les accompagne. Ce n’est pas celui qui leur dit
Les pères en débat. Regards croisés sur la condition paternelle en France et à l’étranger
Sous la direction de Catherine SELLENET, érès, 2007, 190 p.
La figure du paterfamilias détenteur d’une autorité sécurisante et structurante laisse à certains beaucoup de nostalgie. Son remplacement par l’image d’un père absent, physiquement ou psychiquement inatteignable, semble être porteur de bien des maux. C’est sans compter sur une double dimension d’une fonction qui comporte à la fois une juste puissance garante de la différenciation et de la loi, mais aussi une toute puissance archaïque et violente. Les représentations laissées par les
Les tout-petits ont-ils des préjugés? Education interculturelle et antidiscriminatoire dans le lieus d’accueil
Sous la direction de Christa PREISSING et Petra WAGNER, érès, 2006, 128 p.
Dès l’âge de quatre ou cinq ans, les enfants s’identifient à leur groupe de référence et établissent une différence avec les cultures distinctes de la sienne. D’où l’importance d’assurer très tôt une éducation qui peut s’avérer déterminante sur ce qu’ils feront une fois devenus adultes. « Apprendre à être sans préjugés est un chemin riche d’évènements sur lequel chacun peut découvrir beaucoup sur soi et sur les autres. » (p.14). Au contraire de la tolérance qui induit