LA FAMILLE
Les origines en héritage
Corinne Daubigny, Syros, 1994, 284 p.
L’ouvrage de Corinne Daubigny est dense et touffu. L’auteur s’interroge sur le rôle joué au sein de l’espèce humaine par l’inscription généalogique dans le temps et ses implications ethnopsychanalytiques.
Le système de parenté organise la conception culturelle des parents, des enfants, de la production des uns et des autres et de leurs relations. Or, ce qui fonde une communauté, ce n’est pas tant la reproduction sexuée que les mythes fondateurs qui laissent une place importante à la filiation spirituelle
Enfants d’ici, enfants d’ailleurs: l’adoption sans frontière - Rapport au Premier Ministre
Jean-François Mattéi, La Documentation Française, 1995
Le 8 février 1995, le professeur Jean-François Mattéi, député UDF, remettait au premier ministre d’alors un rapport sur l’adoption (1). Huit mois après, il déposait un projet de loi reprenant les propositions de modifications législatives qu’il avait alors formulées. Ce texte a été voté par les députés et est actuellement examiné par le sénat. Voilà donc un rapport qui ne finit pas au fond d’un tiroir. Présentation.Le document s’ouvre sur un bouquet d’idées reçues qui encombrent encore
’’Née de Père et Mère inconnus’’ ou Le droit aux origines pour les abandonnés/adoptés
Annette Blain, L’Harmattan, 1995, 395 p.
L’ouvrage d’Annette Blain constitue un témoignage émouvant dont la lecture ne peut laisser indifférent. Après tant d’écrits de spécialistes juristes psychologues et autres, la parole est enfin donnée à quelqu’un qui a enfin vécu dans son âme et dans son corps le destin d’enfant abandonné.La première partie du livre est consacrée aux souvenirs d’enfance de l’auteur. Contrairement aux affirmations qui voudraient qu’une amnésie infantile prive l’adulte de mémoire avant 6 ans, Annette Blain fait remonter
Frères et soeurs, pour le meilleur et pour le pire
Francine KLAGSBURN, Bayard Editions, 1994, 250p.
La relation qui s’établit entre frères et soeurs a de tout temps été idéalisée et érigée en modèle des rapports humain. Et ce au point que notre République a inscrit dans sa devise fondatrice aux côtés de la Liberté et de l’Egalité, la Fraternité. C’est sans voir toute la complexité de la condition fraternelle et passer sous silence ses aspects les plus sombres.
Francine Klagsburn, auteur d’outre-atlantique, a essayé d’y voir un peu plus clair en s’appuyant sur de nombreux témoignages ainsi
Les jeunes dits “cas lourds”
CREAI Rhône-Alpes, 1994, 135 p
Cette étude commandée par la Commission d’Evaluation à l’origine du rapport concernant « L’insertion des adolescents en difficulté » aborde d’une façon tout à fait intéressante la question de ces ’’incasables’’. Ayant interrogé 49 services et établissements et intrewievé 15 de ces jeunes en situation critique, un certain nombre d’hypothèses sont avancées.
Le premier questionnement mis en avant dès les premières lignes concerne le souci de définition. Qu’est-ce qu’un ’’cas lourd’’ ? Un jeune est-il incasable de
Aîe, mes aïeux
Anne ANCELIN SCHÜTZENBERGER, épi, 1994, 204 p.
Ce qui a toujours été utilisé par les médecines traditionnelles commence à être étudié sérieusement par la science moderne: on prend conscience aujourd’hui que les états d’âme des individus (qu’ils soient tristes ou gais, qu’ils se sentent coupables ou plein de ressentiment) influerait sur leur système immunitaire. La mise à jour des neurotransmetteurs supports de ces phénomènes laissent entrevoir des découvertes bien plus étranges encore correspondant à ces transmissions et communications entre
L’adolescence, les années métamorphoses
Victor COURTECUISSE, Stock, 1992, 300 p.
Révolté par le déni des besoins de l’adolescent par un hôpital qui l’accueille en structure d’adultes à partir de 15 ans, le professeur Victor Courtecuisse réussit à ouvrir en 1982 au Kremlin-Bicêtre la première unité de soins spécialisée dans cette classe d’âge.
Pédiatre et praticien de terrain, l’auteur nous propose un regard plein d’humanité sur l’adolescence: on ne peut soigner ces jeunes -affirme-t-il- si on n’a pas le désir sincère de les côtoyer et de les comprendre. Tenter de définir cette
L’adolescence n’existe pas. Histoire des tribulations d’un artifice
P. Huerre, M. Pagan-Reymond, J.M. Reymond, Editions Universitaires, 1990, 255 p.
Deux psychiatres et un professeur de Lettres Modernes ont uni leurs efforts pour dénoncer ce qu ’ils considèrent comme le caractère éminemment relatif et artificiel de cet « entre-deux-âges » qui n’a selon eux rien ni d’universel ni d’incontournable.
Le texte est brillant et fort bien documenté. Le concept d’adolescence y est abordé selon de multiples acceptions. C’est ainsi que sont passés en revue les aspects éthologique (l’absence d’adolescence chez les
Chronique des oreilles qui traînent. Ecoutons ce que nos enfants disent
Nicole Fabre, Albin Michel, 1994, 157 p.
Partir des réflexions, questions, interrogations des enfants est une bonne idée. Nous vivons toutes et tous au quotidien des « mots d’enfants » ou ces affirmations d’adolescents qui en disent plus long parfois que bien des discours. Toutefois, nous n’en retenons souvent que l’aspect attendrissant ou plein d’humour. Cela mériterait pourtant qu’on aille plus loin.
Nicole Fabre s’est essayée à cet exercice. Psychothérapeute et chroniqueuse au journal La Croix, elle a laissé traîner ses oreilles autour
Raconte-moi une histoire. Apprenez à inventer des histoires pour créer d’autres liens avec votre enfant
Chase Collins -- Robert Laffont, 1994, 173 p.
Voilà véritablement un ouvrage qui ravit l’esprit en vous replongeant avec charme et délicatesse dans ce que votre enfance a de plus sensible. Avec Bruno Bettelheim, on a compris l’importance du conte de fées comme vecteur d’interprétation du monde pour l’enfant. Avec Chase Collins, on apprend à se transformer en conteur. D’aucuns réagiront vivement « je n’en suis pas capable », « je n’ai pas d’imagination » ou encore « je n’ai rien à dire » ... Que nenni, tout cela n’est que billevesée et mauvais