L’entraide, l’autre loi de la jungle

SERVIGNE Pablo et CHAPELLE Gauthier, Ed. L.L.L., 2017, 382 p.

Les deux auteurs, ingénieur agronome et docteur en biologie, ont tricoté leur discipline avec l’éthologie, l’anthropologie, l’économie, la psychologie, la sociologie et les neurosciences, afin de nous dresser le tableau de la connaissance scientifique portant sur la nature coopérative de l’espèce humaine. La compétition semble dominer notre société, comme elle est supposée le faire tant chez les plantes que chez les animaux. Partout, s’imposeraient la loi du plus fort et celle de

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Vers un État social actif à la française

ROUZEAU Marc, Éd. EHESP, 2016, 169 p.

L’État providence se délite. Le cadre de référence construit au cours des trente glorieuses a été remis en cause par les crises successives des années 1980. Sous l’effet de la mondialisation, de la décentralisation, de l’européanisation et du paradigme néo-libéral, la protection sociale et l’assistance ont cédé le pas à la promotion de l’équité et de la cohésion sociale, du développement des capabilités et de la mobilisation des bénéficiaires. Les travailleurs sociaux se voient confier la mission

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Prostitution, quel est le problème?

MATHIEU Lilian, Ed. Textuel, 2016, 141 p.

Le sens commun tient pour évident que la prostitution est une réalité déplorable. Lilian Mathieu, en bon sociologue qui se respecte, se charge de passer en revue et d’évaluer des arguments sensés le démontrer qui se sont émoussés, depuis la libéralisation des moeurs sexuelles. La prostitution devrait être bannie parce qu’elle induit une sexualité sans désir pour l’autre? Cette affirmation revient à condamner toute recherche de relations brèves ou ponctuelles, sans engagement amoureux prioritairement

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Le mythe de la virilité. Un piège pour les deux sexes

GAZALÉ Olivia, Ed. Robert Laffont, 2017, 419 p.

L’homme n’est homme que parce qu’il arbore les attributs triomphants de sa virilité. La mythologie, la cosmologie, la métaphysique, la religion et la science ont imaginé deux pôles diamétralement opposés. D’un côté la femme passive et inconstante, fragile et faible, au caractère doux et aimant, gouvernée par ses émotions et incapable de raisonner, faite pour la maternité. De l’autre, l’homme fort et courageux, avisé et volontaire, au caractère stable et conquérant, maître de lui et capable de

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Non, ce n’était pas mieux avant. 10 bonnes raisons d’avoir confiance en l’avenir

NORBERG Johan, Ed. Plon, 2017, 269 p.

Le bon vieux temps, c’est maintenant, proclame avec force Johan Norberg ! L’idéalisation du passé est une aberration. Jusqu’à ce que la révolution agricole multiplie la productivité par 2500, la malnutrition tuait des milliers de personnes : 56 famines nationales rien qu’en France entre le XIème et le XVIIIème siècle. L’accès à l’eau potable était rare, la pollution des sources contraignant à consommer de la bière et du vin (la fermentation éliminant les bactéries). L’espérance de vie était de 20/30 ans

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De mieux en mieux et de pire en pire

TAVOILLOT Pierre-Henri, Ed. Odile Jacob, 2017, 264 p.

Depuis le commencement des choses, ce fut toujours mieux avant, explique Pierre-Henri Tavoillot. La rengaine ambiante reprenant le « tout va de pire en pire » n’est pas récente. Elle faisait dire à Sénèque il y a 2.000 ans combien l’homme ne cesse de regretter le passé et de craindre l’avenir. Pourtant, si tout le monde se plaint, personne ne veut revenir en arrière. Car, chacun constate que « tout va de mieux en mieux ». Comment expliquer cette ambivalence ? L’émergence de la modernité a

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Injuriez-vous! Du bon usage de l’insulte

FLORY Julienne, Ed. Les empêcheurs de tourner en rond/ La Découverte, 2016, 143 p.

Il existe un langage normalisé et standardisé seul légitime, excluant des gros mots punis par les adultes quand on est enfant et la justice quand on est majeur. Encore faut-il distinguer le registre de l’insulte de celui de l’injure ou du juron. L’insulte est une vexation directe se référant à un lexique bien précis (« crétin », « idiot », « pédé »). L’injure fonctionne par interprétation d’une énonciation indirecte (« nique ta mère », « fis de pute »). Dans

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Les larmes de Charlie… et Cie

FIZE Michel, Ed. L.G.O., 2017, 67 p.

Après chaque évènement médiatique fort, le corps social plonge dans une véritable transe émotionnelle, répercutée par des media grands prescripteurs de ce qu’il faut ressentir. Tout semble bon pour produire cette véritable spectacularisation du tragique, une émotion sur le point de disparaître étant déjà remplacée par la suivante. La communion qui s’empare de l’opinion publique remplace la réflexion par la bien-pensance, fait primer le sentiment sur l’évènement qui est sensé le déclencher, substitue

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Aliénation et accélération. Vers une théorie critique de la modernité tardive

ROSA Hartmut, Ed. La Découverte, 2014, 153 p.

Notre monde est soumis à un vertigineux processus d’accélération. Au niveau technique d’abord : la vitesse de communication s’est accrue de 107 %, celle des transports de 102 % et celle du traitement des données de … 1010 %. Le changement social  est aussi concerné : la famille ou le travail connaissent des bouleversement à l’intérieur d’une même génération (quand il en fallait plusieurs, auparavant). Il en va de même pour le rythme de vie : nous faisons plus de choses en moins de temps et plus

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Jouer le monde. Critique de l’assimilation du sport au jeu

DAVID Ronan et OBLIN Nicolas, Ed. Le bord de l’eau, 2017, 81 p.

Il est courant d’identifier le sport au jeu. Les deux auteurs contestent cette confusion et le démontrent avec opiniâtreté. Le jeu qu’ils désignent comme « libre » est un amusement, un divertissement, un délassement et une récréation. Il n’a pas vocation à éduquer, mais à distraire, à s’amuser et à se mesurer en gagnant une fois et perdant une autre. Le cache-cache, le loup, la dînette, l’imitation de la maîtresse ou du docteur n’ont d’autres buts que de se cacher, de s’attraper

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