SCIENCES HUMAINES
Le wokisme serait-il un totalitarisme?
HEINICH Nathalie, Éd. Albin Michel, 2023, 181 p.
Pourtant inventé aux USA par ceux qui le pratique, le wokisme est une notion utilisée en France par la droite et l’extrême droite. Est-il possible de le critiquer au nom de valeurs de gauche ? C’est le pari lancé par Nathalie Heinich.
Le terme woke vient du verbe éponyme signifiant rester éveillé. Il est né sur les campus américains à la fin des années 2010. Son ambition est d’inciter à la vigilance concernant toutes les formes de discrimination existantes. Il ne tarde pas à traverser
L’erreur est humaine aux frontières de la rationalité
BERTHET Vincent, CNRS éditions, 2021, 218 p.
La psychologie comportementale a le vent en poupe, détrônant une psychanalyse en perte de vitesse. L’occasion, grâce à ce livre, d’identifier les tenants de cette approche.
Une conviction s’est progressivement imposée et généralisée à nos esprits : la théorie du choix rationnel. Chacun(e) d’entre nous envisagerait, avant de poser un acte, les différentes possibilités qui s’offrent à lui (elle) et optimiserait sa décision en fonction des conséquences escomptées à partir d’un calcul
Pourquoi les gens intelligents prennent-ils aussi des décisions stupides?
THALMANN Yves-Alexandre, Éd Mardaga, 2018, 172 p.
Il est si fréquent d’accuser l’autre des pires conneries, sans jamais se remettre en cause soi-même. Mieux vaut parfois commencer par balayer devant sa porte. Il en va de même pour la confusion l’acte stupide avec son auteur. On peut être très avisé et en commettre. Comme on peut être très con et ne pas en produire.
Voilà un ouvrage qui propose à toutes et à tous une salutaire prise de recul sur un sujet d’étude qui restait jusque-là un territoire vierge de recherche.
D’abord, une
Histoire universelle de la connerie
MARMION François (sous la direction), Éd. Sciences Humaines, 2019, 490 p.
S’il y a une constante qui traverse l’histoire c’est bien cette infinité de représentations simplistes et binaires sur ce qui est bien, mal, noble, vulgaire, civilisé, arriéré, chacun s’affublant les meilleures qualités et attribuant à autrui les pires tares. Trente-six contributeurs en font ici la chronologie. La préhistoire, avec son taux de population d’un humain pour 75 km² (contre 944 en moyenne en France), a limité ces confrontations. C’est avec le néolithique
Les vertus de la bêtise
VACCA Paul, Éd. De l’Observatoire, 2020, 127 p.
Pourquoi tant de haine et de mépris contre la bêtise, s’interroge Paul Vocca ? Les déclinistes déplorent sa progression qui serait mondiale, systémique, institutionnelle, transversale et structurelle. Il est vrai que l’immédiateté, l’exposition et la contagion des réseaux sociaux lui ont offert une puissante caisse de résonance. Il faut distinguer entre la bêtise réelle et celle ressentie, comme on le fait avec la température, leur répliquent les plus optimistes. Après tout, cela fait 28 siècles
Psychologie de la connerie
MARMION François (sous la direction), Éd. Sciences Humaines, 2018, 378 p.
Si pour Descartes le « bon sens est la chose du monde la mieux partagée », la connerie est elle aussi partout, qu’elle suinte ou perle, ruisselle ou déferle. Mais, plutôt que d’étudier le con, l’idiot, l’imbécile, l’abruti ou le sot comme objet, la psychologie essaie de comprendre pourquoi ils se comportent avec une telle bêtise. Et la trentaine de contributeurs réunis par François Marmion s’y essaie avec application. Premier axe de cette exploration, son rapport à la
Petit traité de manipulation à l’usage des honnêtes gens
JOULE Rober-Vincent et BEAUVOIS Jean-Léon, P.U.G., 2022, 318 p.
L’an dernier, son 500 000ème exemplaire a été vendu. Lien Social l’avait présenté dans son numéro 274. Une édition collector a marqué l’évènement. Enrichi et réécrit, son actualité n’a pas pris une ride. Il met à jour cette soumission librement consentie qui nous asservit et à laquelle nous assujettissons les autres. Ce n’est ni le talent, ni l’autorité, ni la menace qui y mènent. Mais de subtils mécanismes mis en évidence par la psychologie sociale. Présents dans notre vie
La fabrique du crétin digital
DESMURGET Michel, Éd. du Seuil, 2020, 576 p.
Le nouveau monde des digital natives serait plus réactif, plus rapide et plus compétent à synthétiser d’immenses flux d’informations : nées une souris à la main, un smartphone dans l’autre, les nouvelles générations seraient multitâches, bricoleuses et zappeuses de génie. Au risque de se faire traiter de réactionnaire, de moraliste ou d’alarmiste, Michel Desmurget démonte ces artifices, appuyant sa mise en garde sur des centaines d’études menées par la communauté scientifique internationale. Mis à
Grandir avec les écrans
BETOU-HERVE Elisabeth, Éd. érès, 2020, 347 p.
Les progrès technologiques ont été fulgurants depuis vingt ans. L’accessibilité et la facilité d’utilisation, l’ultra portabilité et la miniaturisation des écrans les rendent incontournables, utilisables de plus en plus jeunes et se démultipliant dans l’équipement des logements. Certes, il faut distinguer entre mésusage, consommation excessive et addiction. Mais, les préconisations d’âge et d’accompagnement pour protéger les enfants de leurs effets pervers s’avèrent insuffisants. La fascination
Le complexe de bip
LIEBIG Étienne, Éd. Michalon, 2022, 202 p.
Depuis une vingtaine d’années, un interlocuteur inattendu s’est invité au cœur de la relation entre l’enfant et ses parents : le smartphone. S’il restait un partenaire parmi tant d’autres d’une éducation diversifiée et d’un apprentissage multimodal, on ne pourrait que se féliciter de l’extraordinaire ouverture sur le monde qu’il procure. Mais, le mode d’expérience envahissant et dominant qu’il tend à imposer et à généraliser s’assimile bien plus à une dictature sensorielle totalitaire. Les dégâts