SCIENCES HUMAINES
L’accompagnement psychologique dans le travail social
LE FERRAND Philippe, Éd. Apogée - Les Panseurs Sociaux, 2021, 197 p.
D’une densité et d’une richesse peu courantes, cet essai affiche l’ambition d’initier, de transmettre et de partager les outils cliniques de la psychiatrie sociale et de la santé communautaire. Pari gagné : les travailleurs sociaux pourront s’y ressourcer face à l’insécurité sociale et à la désaffiliation qu’ils croisent au quotidien. Certes, si dans chaque problématique, il y a des causes endogènes, telle la fragilité de la capacité à s’adapter et à répondre de façon
Révéler la créativité des équipes éducatives avec l’approche systémique
BACHELART Maximilien, Éd. ESF, 2021, 239 p.
Voilà un livre didactique et précis portant sur l’une des approches psycho-thérapeutiques qui n’inspire pas que les psys, mais aussi nombre de travailleurs sociaux. Sa lecture apporte un éclairage bienvenu sur nombre de concepts. Ainsi, la causalité linéaire et circulaire, l’équifinalité, la phénoménologie, la communication digitale et analogique, les jeux relationnels … ne devraient plus rester une énigme pour le lecteur, après les explications apportées. De même pour les outils élaborés par cette
Aux origines, l’archéologie
DEMOULE Jean-Paul, Éd. La Découverte, 2020, 332 p.
L’instrumentalisation du passé à toujours été une arme au service des préoccupations idéologiques, politiques et sociales. La fable des quarante rois et quinze siècles qui « ont fait la France », le mythe du baptême fondateur de Clovis servant à légitimer la royauté, une Jeanne d’Arc victime en fait non de l’envahisseur mais de la dispute entre deux fractions de la noblesse (les Bourguignons et les Armagnacs) … Le marché de l’histoire réactionnaire se porte bien, revendiquant un roman
Histoire mondiale du bonheur
DURPAIRE François (Sous la direction), Éd. Cherche Midi, 2020, 443 p.
Si le développement personnel en a fait son sujet central, sa quête est aussi ancienne que notre espèce. Pour autant, ses représentations sont multiples. Il est dans la satisfaction immédiate pour les hédonistes grecs, mais différée pour les eudémonistes. Pour les stoïciens, c’est la vertu qui y conduit alors que pour les épicuriens, elle en est le produit. Niché dans le jardin secret de chacun pour les Japonais, dans la réalisation personnelle pour les bouddhistes ou
Humanité. Une histoire optimiste
BREGMAN Rutger, Éd. du Seuil, 2020, 426 p.
Et si la vision négative d’une humanité fondamentalement mauvaise, naturellement animée par des réflexes égoïstes, agressifs et violents n’était qu’en partie vraie ? Certes, l’espèce humaine a démontré à travers l’histoire, sa facilité à commettre les pires atrocités. Mais, en y regardant de plus près, il semble qu’elle soit aussi programmée pour se montrer sociable et solidaire, condition sine qua non pendant longtemps de sa survie. Les nombreux exemples décrits par l’auteur le démontrent avec
Leçons d’humour
HUMBEECK Bruno, Ed. Mols, 2017, 271 p.
Manquer d’aptitude à supporter toute forme de drôlerie est considéré comme une tare sociale, une faiblesse psychologique, voire une infirmité.
Pourtant, l’humour n’est pas exempt de toute charge agressive et peut provoquer le pire comme le meilleur. Entre la moquerie qui tue et la plaisanterie qui relève, il peut tout autant exclure qu’inclure, anéantir que construire, permettre à l’opprimé de résister autant qu’au dominant de l’écraser. Un sourire sardonique et un éclat de rire diabolique peuvent
L’humour. Un défi aux certitudes
PATTI Marie-France, Ed. InPress, 2017, 151 p.
Le rire peut exclure l’humour et l’humour ne pas faire rire. L’humour se pose comme une énigme et un défi : il souligne certains aspects plaisants, insolites ou absurdes de la réalité, mais trouve ses limites dans l’idéalisation des valeurs et le seuil de tolérance à la critique et à la liberté d’expression. Volontaire et consciente, cette disposition individuelle se rajoute aux autres sens, sans être forcément présente chez tout le monde.
L’ancien testament distinguait le rire joyeux du rire
De quoi se moque-t-on? Satire et liberté d’expression
PASSARD Cédric et RAMOND Denis (sous la direction), 2021, Éd. CNRS, 393 p.
Si les vingt-deux contributeurs de ce recueil d’études universitaires décrivent l’ancienneté de la satire, depuis l’antiquité jusqu’à Charlie, en passant par Coluche ou le Canard, ils démontrent tout autant la persévérance de la suspicion qui l’entoure. Logique : rien ne serait pire pour elle de ne déclencher aucune émotion chez son lecteur-complice ou chez son ennemi. Mais pour être tributaires des normes du risible de chaque époque, l’humour, l’exagération et la
Rire. Une anthropologie du rieur
LE BRETON David, éd. Métailé, 2018, 254 p.
Le rire ne peut être réduit à ce qui est risible. Car, si tout est susceptible de le devenir, ce qui rend l’un hilare, laissera l’autre de marbre. Il n’existe donc pas sans la signification qui lui donne naissance. Il est le résultat d’une situation qui prend sens aux yeux d’un individu particulier, par son décalage avec la norme ou le réel. Ses sources sont infinies. S’il s’enracine d’abord dans la joie et la bonne humeur, il peut tout autant être l’expression de la détresse, de la honte que de la
Freud & Lacan des charlatans ?
VAN RILLAER Jacques, Éd. Mardaga, 2019, 276 p.
La place de Freud ne serait pas entre Copernic et Darwin, mais entre Andersen et les frères Grimm ! Comme les anciens fumeurs qui ne supportent plus la fumée du tabac, Jacques Van Rillaer, lui-même ancien psychanalyste, éreinte ses anciens confrères. Il commence par dénier à Sigmund d’avoir conçu cette approche, celui-ci ayant reconnu d’abord la paternité de Breuer en 1910, avant de se l’attribuer en 1914. Il continue en démystifiant, l’un après l’autre, les piliers de la discipline souvent