Livres
On a tous un ami noir
GEMENNE François, Éd. Fayard, 2020, 253 p.
Comment contrer tous ces discours contre l’immigration qui contestent tout racisme au prétexte de l’existence d’un ami noir ? Sûrement, en lisant l’ouvrage de François Gemenne qui multiplie les démonstrations contre-intuitives. En commençant par récuser le principe même du débat : s’interroger sur l’accueil et le coût des migrants est aussi légitime que de questionner le poids des personnes âgées o
u handicapées dans le PIB ! Pour l’auteur, la migration a toujours existé et existera toujours. Il
Carte blanche : l’État contre les étrangers
PARROT Karine, Éd. La Fabrique, 2019, 328 p.
On se doutait que les variations politiques sur les questions de nationalité relevaient de choix arbitraires et discrétionnaires, au gré des préoccupations guerrières, colonisatrices et économiques des États. A la lecture de ce livre s’intéressant à la variante Française, on n’aura plus aucun doute. Karine Parrot rappelle que la nationalité est un concept récent dans l’histoire, une pure construction juridique façonnée en un moment où la gestion des flux de population s’avéra nécessaire. La
Travail social et nouvelles pratiques interculturelles
CURIE Raymond, Éd. L’Harmattan, 2020, 263 p.
Comment les professionnels du social peuvent-ils se positionner face à ces multiples ethnies auxquelles la diversité de leur public les confronte ? Leur éthique leur commande de reconnaître autrui, quel qu’il soit, comme appartenant à la même humanité. Si cette conviction universelle les conduit à accueillir avec bienveillance les spécificités de chaque culture, ce n’est pas pour y enfermer leur interlocuteur, pas plus que pour justifier les atteintes aux droits de l’homme otages de la lutte
Comme un père
VANNIER Xavier, Éd. Le livre et la plume, 2020, (176 p.)
Comment est-il possible d’être un professionnel en protection de l’enfance, tout en garantissant la sécurité affective d’un public qui en manque tant ? Telle est l’équation qu’a réussi à résoudre Xavier Vannier avec Morgan, qu’il a accueilli dans son lieu de vie pendant sept ans. La description de ce long suivi éducatif est saisissante. Cet éducateur a commencé par se placer en position d’écoute, sans chercher à en savoir plus que ce que l’adolescent voulait bien lui confier, de crainte
Oser le verbe aimer en éducation spécialisée
GABERAN Philippe, Éd. Erès, 2019, 294 p.
Comme il est de géniteurs qui ne deviendront jamais parents, il est des professionnels qui, enfermés dans leur outillage technique, ne réussiront jamais à s’engager affectivement. Cette marche à franchir est pourtant celle qui permet d’aller au-delà des apparences, d’envisager des modèles explicatifs jusque-là inconnus ou inexplorés et d’ouvrir un ensemble de possibles à partir d’indices parfois à peine visibles ou audibles. Remplit son rôle d’éducateur celle ou celui qui, acceptant de se faire
Engager ses émotions dans la relation d’aide ?
LAIZEAU Alexandrine et GALOPIN Catherine, Éd. EHESP, 163 p.
On nous a incité si longtemps à nous méfier et à garder le contrôle de nos émotions autant que de les placer professionnellement à distance pour préserver notre objectivité, qu’on a presque oublié qu’on ne pouvait s’en débarrasser. Deux assistantes sociales analysent leurs fondements philosophiques, biologiques et socio-historiques, avant d’en illustrer les manifestations à travers quelques vignettes cliniques. La peur, la honte, le dégoût, l’impuissance … sont ainsi déclinées
Les liens affectifs en famille d’accueil
CHAPON Nathalie, NEYRAND Gérard, SIFFREIN-BLANC Caroline, Éd. Erès, 2018, (332 p)
Ce qui a toujours dominé nos sociétés, c’est la vision anthropologique d’une famille cellule de base fondée sur des liens de filiation et d’alliance. Tout système familial n’étant qu’une construction sociale, celui-ci ne pouvait que subir l’effet des mutations contemporaines. La protection de l’enfance a suivi les mêmes évolutions. Après avoir longtemps considéré les familles en grande difficulté comme toxiques parce que ne correspondant pas à l’archétype
Anthropologie des faits religieux dans l’intervention sociale
VERBA Daniel, Éd. I.E.S., 2019, (216 p.)
Comment les professionnels doivent-ils se comporter face au fait religieux ?
Si on ne peut imaginer qu’ils en fassent la promotion, ils ne peuvent pas non plus se contenter de le reléguer au registre des seules crédulité naïve, consolation face au malheur ou « opium du peuple » oppressé. Ils doivent l’intégrer comme une des modalités possibles de construction des subjectivités auxquelles ils sont confrontés. Si 63% des français se disent non croyants (dont 29 % d’athées), il y a néanmoins une poussée
Pourquoi croit-on ?
RIPOL Thierry, Éd Sciences Humaines, 2020, (391 p.)
Comment expliquer ces croyances universelles qui prennent la forme de la pensée magique ou de la religion, de la superstition ou des rituels ? Plusieurs explications sont proposées par Thierry Ripol.
La difficulté d’accepter le mystère que traduit l’ambiguïté, l’incertitude et le hasard du monde et de lui donner du sens. La propension à établir des liens forts entre des informations pourtant parfaitement déconnectées. La tendance à percevoir des significations et des intentions dans des
Jeunes et djihadisme. Les conversions interdites
JEFFREY Denis, LACHANCE Jocelyn, LE BRETON David, HAJ SALEM Jihed, Éd. Chronique Sociale & P.U.L., 2016, (2016)
Le basculement d’un jeune dans la radicalisation, alors que rien ne semblait l’y prédisposer, peut s’expliquer par un changement paradigme. Les récits collectifs susceptibles de répondre aux attentes de valeurs et de significations ont disparu dans une société considérant ses membres comme seuls responsables de ne pas être à la hauteur des performances qu’elle attend d’eux.
Les recruteurs djihadistes surfant sur les failles et