Livres
Éduquer sans entraver : déconstruire les violences ordinaires
CARPAYE Célia, Éd. ESF, 2020, 202 p.
C’est bien à tort que l’on désigne les familles comme seules responsables des violences éducatives. Elles concernent tout autant le quotidien institutionnel de nombre d’enfants et adolescents. Il ne s’agit pas seulement des châtiments corporels, mais aussi de toute contrainte faite au corps et à l’intégrité du petit d’homme dans un objectif d’obéissance et de maintien de l’ordre collectif et social. Loin de mettre en accusation les travailleurs sociaux, infirmiers et professionnels de la petite enfance
Vous avez dit "usager" ?
JANVIER Roland, Éd. ESF, 2018, 163 p.
L’action sociale est prise aujourd’hui dans des évolutions sociétales majeures qui l’amènent à se transformer radicalement. Elle est de plus en plus poreuse aux sirènes lucratives et concurrentielles, sous l’influence de l’antienne néolibérale qui cherche à éradiquer toutes les formes instituées au profit de la libre initiative des individus. D’un côté, des technophiles qui multiplient les outils permettant de placer l’« usager au centre », en étant persuadés que la solution à tous les problèmes consiste
Comment élever un ado d’appartement 2.0
DE RANCOURT Anne, Éd. Educ.s, 2019, 219 p.
Et si on se lâchait un peu ? Certains pourront trouver ce livre cruel et caustique. Mais, bien d’autres n’arrêteront pas de se bidonner tout au long de ses pages. Anne De Rancourt ne propose pas une étude psychologique, ni une recherche sociologique, pas plus d’ailleurs qu’un manuel d’éducation. Rien de scientifique ou de rationnel, d’instructif ou de réutilisable dans ces propos. Juste un humour certes corrosif, mais combien ravageur qui, selon le cas, peut rassurer (le mien n’est pas à ce point)
Adolescents de cité. L’épreuve de la mobilité
OPPENCHAÏM Nicolas, Éd. Presse Universitaire de François Rabelais, 2016, 271 p.
Les adolescents résidant en banlieue ont la réputation de quitter rarement leur quartier, comme si l’enveloppe protectrice du ghetto leur assurait une sécurité face à la stigmatisation trop souvent subie. L’étude menée par Nicolas Oppenchaïm apporte un éclairage distancié face à cette idée reçue. Il distingue quatre « idéal-types » de mobilité sociale tant chez les filles que chez les garçons. Les postures masculines peuvent d’abord prendre la forme de ces « ados
Accompagner les adolescents
COTTIN Patrick (sous la direction), Éd. Erès, 2018, 195 p.
Tout le monde en convient, l’adolescence est une période énigmatique où l’on n’est plus un enfant, tout en n’étant pas encore un adulte. Coincé entre un discours adulte paradoxal alternant « fais ce que je te dis » et « tu es assez grand pour savoir ce que tu as à faire », l’adolescent gagne progressivement en autonomie, vécue comme une injonction, se confrontant dès lors à la responsabilité individuelle de l’échec. Il arrive parfois que maltraiter son corps, agresser les autres ou
Pour une éducation sur mesure
FIZE Michel, Éd. Mimesis, 2018, 132 p.
La plupart des informations qui sont diffusées sur les adolescents proviennent de cas pathologiques que l’on généralise pour en faire une réalité universelle. En 2009, un sondage révélait que 80% des adultes étaient persuadés qu’ils se sentaient mal, alors que 70% d’entre eux se disaient heureux. C’est la classe d’âge qui subit le plus de clichés, de préjugés, de fantasmes, de caricatures et de moqueries. En réalité, l’adolescence n’est un temps ni de crise, ni de contestation, proclame invariablement
Le travailleur social face à l’incertain
LOULI Jonathan, Éd. L’Harmattan, 2019, 225 p.
S’il est bien un secteur du travail social qui subit de plein fouet la volonté néo-libérale de rationalisation, c’est celui de la prévention spécialisée : réductions budgétaires, dé conventionnements, injonctions quant aux objectifs et moyens d’action etc… Jonathan Louli en fait une démonstration limpide à travers cette recherche sociologique et anthropologique qui donne la parole aux professionnels de terrain. Les éducateurs de rue commencent à travailler aux lendemains de le seconde guerre
S’il suffisait de traverser la rue
CHIBANI-JACQUOT Philippe, Éd. Les Petits Matins, 2019, 141 p.
Ils sont bangladais, égyptiens, algériens, malgaches, français... Mais, ils parlent tous le même langage : celui de la cuisine. Et cela fait plus de 25 ans qu’ils font tourner un restaurant à Pantin : Le Relais. Cette entreprise d’insertion a été créée par Belkha Kheder, ancien éducateur de rue, alliant un centre de formation professionnelle tant qualifiante que pré qualifiante immergée en condition réelle dans un restaurant d’application ouvert au public. Cela semble banal
Œil pour œil, clan pour clan
MOREAU Sophie, Éd. érès, 2020, 220 p.
On affirme souvent la difficulté de décrire le travail éducatif. Sophie Moreau fait mentir cette assertion. En près de quatre-vingt fragments, elle nous livre une expression sensible et particulièrement éloquente d’un métier méconnu : celui d’éducateur(trice) d’internat de la Protection judiciaire de la jeunesse. Comment traduire ce quotidien auprès de jeunes hypersensibles au rejet dont ils se sentent victimes, alors même qu’ils le provoquent ? Comment expliquer ce savoir-faire et savoir-être nécessaires
La rencontre au cœur du métier d’assistant social
OLIVIER Charline, Éd. Erès, 2020, 258 p.
Pour être familière aux travailleurs sociaux de terrain, la lecture du dernier livre de Charline Olivier ne plongera pas que les candides dans une forme de saisissement. C’est vrai qu’on en rencontre des situations hors du commun dans cette profession ! Cet agité qui vous hurle à la face votre incompétence, parce que vous n’avez pas satisfait à sa demande. Cette mère de la communauté des gens du voyage qui ne reconnaît pas son enfant de dix ans surprise à voler. Seena, contaminée par le Sida après