Livres
Les nouvelles hétérosexualités
WELZER-LANG Daniel, Éd. érès, 2018, 203 p.
L’hétéronorme est le logiciel donnant aux hommes et aux femmes une matrice fonctionnant comme mode d’emploi de la conformité des corps et des postures sexuelles. Cet hétérosexisme impose un contrôle social en assignant des places qui correspondent aux catégories de genres. C’est justement cette promotion incessante de la supériorité de l’hétérosexualité qui légitime l’homophobie, la lesbophobie, la transphobie ou la biphobie ...
Daniel Welzer-Lang nous propose ici une présentation quelque peu
Ados LGBTI
GOGUEL D’ALLONDANS Thierry, Éd. Chronique Sociale/P.U.L., 2017, 230 p.
Un certain monde patriarcal et hétéronome, dont la sexualité est exclusivement procréative, touche à sa fin, bousculé par la diversité des existences individuelles et la multiplicité des identités. Pour autant, le cadavre bouge encore. Si la France ne l’a dépénalisée qu’en 1982, il reste encore à travers le monde onze pays qui condamnent à mort et soixante-dix-sept autres qui punissent de peine de prison ou de travaux forcés l’homosexualité considérée comme une tare, une
Cannibales en costume
COURPASSON David, Ed. François Bourin, 2019, 244 p.
Le travail d’hier était marqué par un taylorisme qui, indifférent aux individualités, instrumentalisait les corps, comme autant de maillons apathiques mis au service de la sauvagerie infernale et des caprices de la machine. Le travail d’aujourd’hui est pris dans la fascination d’une entreprise contemporaine au sourire bienheureux, d’une autorité douce et bienveillante et du mythe des nouvelles technologies merveilleuses. Les repères traditionnels étant devenus glissants, instables, obscurs
La systémie. Une compréhension originale de la famille
Diaz Michel, Éd. Champ Social, 2019, 111 p.
La systémie, beaucoup en parlent sans toujours en connaître les fondements et les applications. Voilà un manuel riche en notions et en outils qui devrait combler ce manque. Succédant à une psychanalyse s’adressant plus à l’individu, cette discipline replace le sujet dans son groupe d’appartenance, prenant en compte le système familial dans la gestion de la souffrance du « patient désigné ». Le lecteur n’ignorera plus rien de l’homéostasie, du tiers absent ou du mythe familial, de la résonnance
En attendant les robots. Enquête sur le travail du clic
CASALI Antonio A., Ed. Seuil, 2019, 399 p.
Chaque époque produit ses mythes. Antonio A. Casali déconstruit l’une des prophéties les plus radicales contemporaines dans un ouvrage solidement argumenté : le grand remplacement technologique qui condamnerait près de la moitié des professions bientôt remplacées par l’intelligence artificielle.
L’auteur démontre d’abord que l’innovation technologique ne nuit pas forcément au travail humain. Si la Corée du sud compte 531 robots pour 10.000 salariés contre 127 en France, la première possède un taux
Le refus du travail
FRAYNE David, Ed. du Détour, 2018, 300 p.
Notre société est centrée sur le travail, source de revenus, d’identité et de reconnaissance. Pourtant, il n’en a pas été toujours ainsi. Longtemps, il fut considéré comme une affliction indigne de tout homme libre.
Tout un courant de pensée critique en revisite l’expression moderne. Si le travail représente potentiellement une opportunité de créativité, de satisfaction et d’enracinement dans le monde, la manière dont il est organisé conduit souvent à lui ôter toutes ces qualités. Il peut cumuler
A la ligne. Feuillets d’usine
PONTHUS Joseph, Ed. La Table Ronde, 2019, 266 p.
Après 10 ans passés comme éduc de rue en région parisienne, Joseph Ponthus déménage à Lorient. Mais là, point de travail, mises à part quelques directions de séjours de vacance adaptée. Alors, il accepte des missions intérimaires comme prolo.
Tout commence par cette usine de transformation de poissons et de crustacés. Au programme de la journée : au choix (!) cuire et préparer dix milles couronnes de crevettes ou trier et encaisser dix tonnes de sardines dans des bacs en polystyrène, ou
Ces parents qu’on soutient. Une protection de l’enfance autre
THOMASSET Jean-Pierre, Ed. érès, 2018, 280 p.
Jean-Pierre Thomasset en est convaincu : il est nécessaire de remettre radicalement en cause notre façon de gérer les placements de mineurs, pour cesser d’en rajouter à la souffrance qui existe déjà.
La protection de l’enfance a d’abord fonctionné sur le discours de la contrainte : sauver l’enfant prétendument perdu, en le coupant de ses racines réputées pathogènes et y substituer un lieu d’accueil forcément plus sain.
Le second discours à être advenu est celui des affects : il a poussé des
Familles, pas sans vous
DURAND Véronique et BOUJELLOUL Odile, Ed. L’Harmattan, 2018, 179 p.
Véronique Durand a connu, il y a quarante ans, une réalité institutionnelle effroyable : enfants niés dans leur intimité, nettoyés au tuyau d’arrosage, sanglés sur leur lit dès 18h00 ; interdiction faite au personnel d’engager la moindre relation d’attachement ; absence de toute information individuelle sur les enfants ; familles tenues à l’écart, jugées et soumises à un discours moralisateur.
C’est à partir de cette expérience éprouvante, que cette éducatrice est devenue
Protéger les enfants en se préoccupant des parents
CHENET Gilles, Ed. Chronique Sociale, 2018, 151 p.
Gilles Chénet affiche ici les trois axiomes qui ont inspiré l’expérience du Service d’accompagnement éducatif externalisé qu’il a créé dès 2007.
Tout d’abord, les troubles dont sont atteints certains enfants ou adolescents ne seraient pas à relier à une quelconque origine neurologique ou génétique, mais toujours à un déficit de socialisation. L’enfant agresseur, violent et provocateur a d’abord été agressé, violenté et provoqué. Quand il baigne dans un milieu riche en stimuli, il se