Livres
Les fantines
PIA BRIFFAUT Maria, Éd. Le Lys Bleu, 2019, 185 p.
Voilà un plaidoyer raisonné et raisonnable pour l’abolition de l’accouchement sous X. Bien des arguments tentent pourtant d’en défendre le bien-fondé. Eviter les infanticides ? C’est supposer que toute femme en difficulté avec sa grossesse serait une criminelle en puissance. Enrayer les abandons sauvages ? L’actualité nous montre qu’ils perdurent, malgré ce dispositif censé l’éviter. Empêcher la contestation de la légitimité des adoptions ? De plus en plus de parents adoptifs se prononcent
Chemins croisés. Histoires de rencontres
EYRAUD GARNIER Monique, Éd. La pensée vagabonde, 2019, 189 p.
Cela fait vingt ans que Monique Eyraud Garnier partage ces moments chaque fois uniques avec des enfants polyhandicapés et leurs parents, dans l’IMP où elle travaille comme éducatrice spécialisée. C’est de ces rencontres qu’il est question ici, à travers les mots de l’auteur, ceux des enfants dont elle devine et traduit la communication empêchée, mais aussi ceux de parents qui ont pris leur plume pour confier leur vécu. La justesse et la force de l’écriture sont proportionnelles à
Ma chérie et moi
CHEDOTAL Jean, Éd. du Traict, 2018, 100 p.
La naissance de Jean Chédotal, en 1968, s’est mal passée. Un manque d’oxygénation a provoqué un handicap grave : il n’a accès ni à la parole, ni à la marche. Cela ne l’empêche pas d’être particulièrement actif, volontaire et persévérant. Depuis l’âge de 11 ans, il réside au centre Saint-Jean-de-Dieu situé dans la cité corsaire du Croisic (44). Il a toujours gardé, au fond de lui, une profonde frustration et une intense colère qui se sont souvent manifestées par de l’agressivité et une grande
La fille pas sympa
MARCH Julia, Éd. Seramis, 2017, 283 p.
Le récit de vie de Julia March peut bénéficier d’une lecture à trois niveaux. On peut, tout d’abord, découvrir le scanner opéré de l’intérieur des mœurs des Témoins de Jehovah, dont l’auteure a subi l’endoctrinement sectaire très jeune, après que ses parents en soient devenus adeptes. On peut, tout autant, découvrir la maltraitance que lui a fait subir un père brutal et violent. Mais, c’est là aussi l’occasion de suivre une enfance, une adolescence et un début d’âge adulte marqués par l’autisme. Une
Sourd et certain
LAPLANE Vivien, Éd. Viviens Apprendre et écouter, 2019, 90 p.
Appareillé à 2 ans, oralisé à quatre, depuis son enfance ses parents ont tout misé sur son intégration. Ses treize ans d’orthophonie lui ont permis d’apprendre à parler distinctement, en articulant bien. Il porte son appareil auditif depuis 35 ans, sept jours sur sept et seize heures sur vingt-quatre. Et cela ne lui pose aucun problème. Pire, cela lui permet d’écouter le chant des oiseaux ou la mélodie d’une musique. Il le coupe juste quand un enfant crie ou que quelqu’un parle
Les séjours de rupture en questions
TRONTIN Thierry et ARCHAMBAULT Olivier (sous la direction), Éd. Erès, 2019, 375 p.
Ils ne sont pas plus de 1,5 à 2,5 % d’ados de la protection de l’enfance à, non seulement cumuler des situations traumatiques lourdes et des échecs à répétition, mais aussi à être en décrochage de liens avec les institutions.
Leurs débordements multiples et successifs ont incité les équipes à emprunter des chemins escarpés aux marges des règlements et des responsabilités formelles. S’inspirant d’un Deligny ou d’un Père Jaouen, de la psychothérapie
Comprendre et maîtriser les excès de la société numérique
DUBASQUE Didier, Éd. EHESP, 2019, 206 p.
La révolution numérique à l’œuvre tant dans notre communication professionnelle que personnelle avance comme un cheval au galop.
Entre l’adhésion du cyberaddict et le rejet du réfractaire, il existe une voie médiane : utiliser à bon escient les formidables progrès apportés par l’informatique, tout en plaçant à distance une instrumentalisation qui prétend supplanter, rationaliser et codifier la profonde incertitude de la relation humaine. C’est sur cette ligne de crête entre technophobie et
Philosophie de la précarité. Sortir de l’impuissance
OTT Laurent, Éd. Chronique Sociale, 2019, 167p.
Livre après livre, Laurent Ott affine toujours plus son analyse de notre monde et du travail social censé en combattre les dérives. Son dernier opus est sans doute le plus abouti. Que nous explique-t-il ?
Les dérives néo-libérales ont plongé le monde du travail, les familles, les institutions … et l’action sociale dans une instabilité et une insécurité permanentes qui ont brouillé les repères, précarisé tous les aspects de la vie et refermé toute perspective d’avenir meilleur. La conscience
Animaux homos
DAUGEY Fleur, Éd. Albin Michel, 2018, 169 p.
L’une des constantes de l’histoire de la civilisation occidentale est d’utiliser ce que l’on croit savoir de la nature pour en faire un étalon du bien et du mal. D’où l’argument de certains pour justifier la criminalisation de l’homosexualité : son prétendu caractère contre-nature. Mauvaise pioche ! Cette pratique sexuelle est documentée chez 4 714 espèces animales sauvages et 19 espèces domestiques. Il n’y a là rien d’étrange, ni d’insolite. Ce n’est, en outre, ni une exception, ni un évènement
L’amour individualiste
NEYRAND Gérard, Éd. érès, 2018, 237 p.
La norme conjugale se meurt. Le couple ne constitue plus la condition indépassable d’une vie normale et d’une intégration sociale réussie, ni le préalable à la bienséance, à l’équilibre psychique et à la bonne moralité. Cette désinstitutionalisation est le produit de l’autonomisation de la sexualité par rapport à la procréation, de l’égalisation des places et de la sentimentalisation des relations. Les contraintes des garde-fous sociaux qui enserraient l’institution du mariage dans une inconditionnalité