Livres
Psychiatrie, hôpital, prison, rue
SANLAVILLE Dominique, Éd. Chronique Sociale, 2019, 143 p.
La création de la psychiatrie de secteur, à partir des années 1970, avait pour ambition de faire sortir l’hôpital hors de ses murs et de permettre une continuité des soins sans qu’ils soient conditionnés par l’internement. Mais, vider les asiles impliquait de développer parallèlement les hospitalisations à domicile et hôpitaux de jour, les centres médico-psychologiques et Centre d’activité thérapeutiques à temps partiel susceptibles de prendre le relais. Mais, la fermeture de 50 % des
La révolte de la psychiatrie
BELLAHSEN Mathieu et KNAEBEL Rachel, Éd. La Découverte, 2020, 240p.
Les forces néolibérales, à l’œuvre depuis les années 1980, n’ont eu de cesse que de soumettre toute la société à la norme de la concurrence. La psychiatrie n’y a pas échappé. C’est en 1968 qu’elle s’était émancipée de la neurologie, en affirmant une identité privilégiant la relation, l’émancipation du sujet, la démocratisation des rapports entre patient et institution et la promotion de la dimension humaniste du soin. Les auteurs nous décrivent la descente aux enfers
Déchéance de rationalité
Gérald Bronner, Ed. Grasset, 2019, 263 p.
Face à la menace terroriste, les autorités usent d’un mot magique : la déradicalisation. C’est dans ce but, qu’elles ouvrent en 2016 le Centre de prévention, d’insertion et de citoyenneté au Château de Pontourny.
Gérald Bronner nous fait ici le récit de ce grotesque fiasco. Spécialiste du phénomène sectaire, ce sociologue s’était pourtant porté volontaire pour y intervenir, à titre gracieux, en posant comme seule condition l’évaluation scientifique de l’action menée. Il y animera un séminaire
Jeunes en voie de radicalisation. Mythes, réalités et travail éducatif
PUAUD David et GONÇALVES Stéphane, Ed. Fabert, 2018, 57 p.
Fruit de la rencontre avec douze groupes différents de professionnels, ce livre détaille la mécanique à l’œuvre auquel le travail social fait face : substitution de la problématique économique et sociale par la question raciale et religieuse. Sa démonstration implacable tient en trois points.
D’abord, ce n’est pas n’importe quel public qui est harponné par les idéologies intégristes. Les fragilités initiales qui plongent leurs racines dans la désaffiliation progressive, les ruptures
Les éducateurs face à la radicalisation. Le cas de la prévention spécialisée
BOUSETA Hanane, Ed. L’Harmattan, 2018, 230 p.
Un phénomène a envahi l’espace médiatique autour d’un paradigme central : la diabolisation de la radicalité amalgamée au terrorisme. Face à la complexité des mécanismes à l’œuvre, l’usage d’une grille unicausale réduit les réponses possibles à la seule option répressive. Pas moins de sept lois ont été votées depuis 2012, visant l’une après l’autre à toujours mieux repérer, identifier et dénoncer les déviances. La prévention spécialisée est sollicitée pour s’inscrire dans la détection et le
Le spectre de la radicalisation
PUAUD David, Ed. EHESP, 2018, 243 p.
Les épisodes terroristes sanglants récents ont remodelé la perception d’une radicalisation devenue pour les pouvoirs publics la cible principale à prioriser. Des grilles d’évaluation ont même été élaborées pour mieux la détecter et la combattre. Et le jeune islamiste radical est devenu la nouvelle figure diabolisée.
Pourtant, beaucoup le reconnaissent : la radicalisation ne peut être confondue avec le terrorisme. Il est impossible d’établir un profil type de l’activiste prisonnier d’un mécanisme qui se
La fabrique de la radicalité
BONELLI Laurent et Fabien Carrié, Ed. Seuil, 2018, 309 p.
Afin de (se) convaincre que les jeunes radicalisés sont amendables, quand l’opinion courante les rejette dans une altérité irréductible, les travailleurs sociaux évoquent volontiers l’emprise et l’embrigadement dont ils seraient victimes. Pourtant, le succès d’une idéologie dépend avant tout de l’écho qu’elle produit avec les ressentis de ses potentiels adeptes. C’est cette corrélation que les deux auteurs établissent à partir de l’étude minutieuse de 166 dossiers éducatifs, d’une
Femmes et mères après l’inceste
DE MOURA FREIRE Soraya et MASSARDIER Luc, Éd. érès, 2019, 184 p.
Les femmes, à qui ce livre donne la parole, sortent de l’adolescence ou sont au seuil de la maternité. D’autres ont acquis la maturité des années. Leurs témoignages sont traversés par une même constante : avoir subi le génocide psychique de l’inceste. Les auteur(e)s ont voulu mesurer avec elles l’impact de cette agression dans la suite de leur vie. Le constat est implacable : leur identité féminine a été durablement atteinte dans sa légitimité à être femme, amoureuse et mère
Les monstres n’existent pas
MILLOT Ondine, Éd. Stock, 2018, 322 p.
Entretenir son jardin relève d’un loisir plaisant. Sauf, peut-être, quand un coup de pioche déterre une bien macabre découverte : un sac poubelle d’où s’échappe une odeur pestilentielle, celle provenant de nourrissons en décomposition. Les nouveaux propriétaires rapidement mis hors de cause, l’enquête mène jusqu’à Dominique Cottrez. Cette aide-soignante, donnant jusque-là toute satisfaction à ses employeurs et particulièrement prévenante envers les personnes âgées qu’elle accompagne, reconnaît rapidement
Vagabondes, voleuses, vicieuses
BLANCHARD Véronique, Éd. Françoise Bourin, 2019, 327 p.
Nous voilà plongé(e)s aux lendemains de la seconde guerre mondiale. Véronique Blanchard redonne la parole à ces « mauvaises filles » qui avaient le malheur de ne pas se soumettre à la loi du genre. Le modèle patriarcal leur programmait pourtant un avenir tout tracé : prendre soin de leur foyer, de leur mari et de leurs enfants. Rebelles, à la recherche d’émancipation ou tout simplement fuyant une famille rigide, maltraitante ou trop pauvre, certaines refusèrent cette destinée et se