Livres
Œil pour œil, clan pour clan
MOREAU Sophie, Éd. érès, 2020, 220 p.
On affirme souvent la difficulté de décrire le travail éducatif. Sophie Moreau fait mentir cette assertion. En près de quatre-vingt fragments, elle nous livre une expression sensible et particulièrement éloquente d’un métier méconnu : celui d’éducateur(trice) d’internat de la Protection judiciaire de la jeunesse. Comment traduire ce quotidien auprès de jeunes hypersensibles au rejet dont ils se sentent victimes, alors même qu’ils le provoquent ? Comment expliquer ce savoir-faire et savoir-être nécessaires
La rencontre au cœur du métier d’assistant social
OLIVIER Charline, Éd. Erès, 2020, 258 p.
Pour être familière aux travailleurs sociaux de terrain, la lecture du dernier livre de Charline Olivier ne plongera pas que les candides dans une forme de saisissement. C’est vrai qu’on en rencontre des situations hors du commun dans cette profession ! Cet agité qui vous hurle à la face votre incompétence, parce que vous n’avez pas satisfait à sa demande. Cette mère de la communauté des gens du voyage qui ne reconnaît pas son enfant de dix ans surprise à voler. Seena, contaminée par le Sida après
Le goût de l’effort. La construction familiale des dispositions scolaires
GARCIA Sandrine, Éd. Puf, 2018, 241 p.
Trop longtemps on a cru, par ethnocentrisme à l’égard des milieux populaires, que le capital culturel des classes moyennes-supérieures était suffisant en soi pour assurer l’avantage scolaire de leurs enfants. L’auteur s’attache à démontrer qu’avoir des parents diplômés ne suffit pas. Il n’existe pas d’osmose permettant d’infuser automatiquement ces avantages. C’est le travail incessant et de longue haleine composé de pratiques éducatives quotidiennes précises et concrètes, quoique invisibles, fourni à
Attention Ecole
Analyse-Opinion-Critique, Cahier #2, Éd. La Découverte, 2020, 211 p.
Quand un media en ligne comme « AOC » rassemble certains de ses articles sur le thème de l’école, cela produit un concentré d’intelligence. Des textes courts, limpides et percutants donnent l’occasion d’une réflexion décapante et critique sur une institution pour laquelle tout le monde a quelque chose à dire, mais peu à penser. Voilà de quoi nous rattraper. Au gré des pages, on s’interrogera sur la mixité tant genrée que sociale qui combat l’intolérance et la ségrégation
L’origine sociale des élèves
RAYON Patrick (sous la direction), 2019, Éd. Retz, 2020, 156 p.
L’école française est confrontée au curieux paradoxe d’être ouverte à tous, tout en restant éminemment élitiste. Elle est au cœur d’un mythe à la double facette : elle serait impuissante ou au contraire toute puissante. Le recueil d’études sociologiques présentées ici se donne pour ambition de déconstruire l’un et l’autre. La démonstration a été faite depuis longtemps que le système scolaire ne préserve pas les élèves contre les inégalités liées aux origines sociales. Les
L’école à la ramasse. L’éducation nationale en faillite
FIZE Michel, Éd. L’Archipel 2019, 222 p.
Que l’on partage ou non l’avis de Michel Fize, on ne peut que rendre hommage au sérieux et à la structuration de sa démonstration qui plonge ses racines tant dans des statistiques actualisées que dans l’histoire de l’école. Pour autant, quelle mouche l’a donc piqué ? Le voilà, vent debout, à présenter le système scolaire comme « foutu », responsable d’une baisse de niveau des élèves et de la déperdition de la langue française, d’une délégitimation des enseignants et du règne de l’indiscipline, voire
Il minuscule
POURTALET Philippe, Éd. Arcane 17, 2019, 157 p.
Dans Un battement d’Elle, Philippe Pourtalet nous avait introduit à cette parentalité différente qu’induit la paternité d’une enfant insolite parce qu’autiste. Mais quelle que soit sa singularité, tout enfant possède ce pouvoir étonnant de pousser l’adulte à aller à la rencontre de celui qu’il a été lui-même. Quelle est cette résilience qui a permis à l’auteur de dépasser les épreuves ? Est-ce du côté de la première rencontre amoureuse de ses propres parents qu’il décrit avec une précision
Le petit roi du monde
AMAR Philippe, Éd. Plon, 2019, 470 p.
S’il y a bien une nouvelle à laquelle Victor, orphelin de douze-ans né sous X, ne s’attendait pas, c’est que Maïa, son éducatrice de l’Aide sociale à l’enfance lui propose une adoption. Annie, son assistante familiale, très malade, ne peut plus s’occuper de lui. Le roman commence très fort : la souffrance du pré-adolescent, qui se sent abandonné une seconde fois, explose à pleine page.
Pour autant, plein de ressources, Victor rebondit et prend une ferme résolution : choisir lui-même sa mère d’adoption
Le sacrifié de Castelluccio
CHAUMARD Isabelle, Éd. Le mot et le reste, 2020, 182 p.
Il y a, d’abord, Jean-Baptiste mort à 16 ans, comme 160 des 1 200 enfants esclaves contraints, entre 1855 et 1866, d’assainir douze heures par jour des marais de Castelluccio pour y planter des arbres fruitiers, sous la férule de bagnards brutaux et sans pitié.
Il y a, ensuite, Marie Rosier assistante sociale chargée d’évaluer le danger de mineurs maltraités, confrontée à l’engorgement d’un dispositif qui pour être dans l’incapacité de répondre aux besoins, n’en hésite pas moins à en
Running Girl - tome 1
SHIGEMATSU Narumi, Éd. Akata, 2020
Suite à sarcome osseux, Rin a dû être amputée d'une partie de sa jambe droite. La lycéenne a bien du mal à accepter la situation, stagnant dans sa rééducation.
C’est la rencontre avec un nouveau prothésiste, Monsieur Shiraï, qui va lui redonner le goût de vivre. Le praticien n’exerce pas dans une clinique, mais dans une salle de sport. Il équipe des sportifs de prothèse en forme de lame, composée de fibre de carbone. L’appareillage fonctionne comme une cheville, restituant la force les muscles du mollet