Scolarité
La ségrégation scolaire : l’Etat face à ses contradictions
Denis LAFORGUE, L’harmattan, 2005, 222 p.
A l’heure où l’on reparle de la carte scolaire, on lira avec beaucoup d’intérêt cette étude sociologique d’une grande rigueur qui permet d’entrer au coeur des mécanismes de la ségrégation scolaire. Malgré les bonnes intentions affichées et les textes réglementaires en vigueur, on constate que 10% des collèges prennent en charge 64% des élèves de milieu défavorisé et 10 autres % en accueillent moins de 20%. Comment les familles des couches moyennes et supérieures s’y prennent-elles pour contourner la
Echec scolaire : le travail avec les familles
Daniel VERBA, Dunod, 2006, 156 p.
Le face à face entre l’école et les familles a longtemps été conflictuel. L’histoire de cette institution est indissociable d’une coupure structurelle entre l’espace scolaire et l’espace familial. L’instruction doit « libérer les enfants de l’amour de leurs parents » affirmait le philosophe Alain. Toutefois, après deux siècles de mise à l’écart et de désappropriation, les familles suscitent un regain d’intérêt. D’abord parce que l’Education nationale a progressivement abandonné son fonctionnement autarciqueEcoliers, vos papiers
Anne GINTZBURGER avec le Réseau Education Sans Frontières, Flammarion, 2006, 272 p.
Le lecteur qui lira ces pages ne pourra qu’éprouver successivement de la honte et de la fierté. Honte tout d’abord d’appartenir à une nation qui se proclame depuis longtemps patrie des droits de l’homme et qui traite avec une incroyable inhumanité une poignée de gosses dont le seul tort est d’avoir vu leur famille massacrée ou d’avoir voulu fuir la misère. Mais fier aussi d’appartenir à une nation où un certain nombre de citoyens n’accepte pas ce traitement
Entre les murs du collège
François BEGAUDEAU, éditions Verticales, 2006, 272 p.
On ne se représente pas toujours très bien le quotidien d’une classe de collège dans ce qu’il peut avoir tant de prometteur que d’affligeant. Le roman de François Bégaudeau a la profonde honnêteté de « montrer comment c’est, comment ça se passe, comment ça marche, comment ça ne marche pas ». Ce qui frappe au premier abord, c’est bien le profond décalage qui sépare les détenteurs du savoir, de leurs élèves. Bien sûr, il y a ces collégiens qui s’enflamment et s’énervent d’un seul coup
Les profs, l’école et la sexualité
Claude LELIEVRE, Francis LEC, éditions Odile Jacob, 2005, 350 p.
L’église catholique a toujours tenté de réduire la sexualité, en la confinant à la stricte nécessité de la reproduction biologique. C’est très naturellement qu’elle a appliqué cette doctrine à l’enseignement qu’elle a longtemps gardée sous sa coupe. L’école laïque a emprunté à sa rivale ces convictions : il lui fallait démontrer qu’elle pouvait éduquer moralement les enfants sans le secours des religions révélées. La seule conduite acceptable relevait du célibat, du sacrifice
L’élève humilié. L’école, un espace de non-droit?
Pierre MERLE, puf, 2005, 214 p.
L’école ne pourra survivre indéfiniment à la dimension formelle que gardent tant l’égalité des chances qui ne débouche jamais sur une égalité effective, que la citoyenneté scolaire qui s’avère plus que défaillante : telle est la conviction de l’auteur, sociologue et enseignant en IUFM. Jusqu’aux années 1950, explique-t-il, l’école assignait à chacun une place et un avenir professionnel. Avec la mutation qui accoucha du collège unique, aucun élève ne peut plus s’émanciper d’une lutte de chacun contre tous, de
La revanche scolaire des élèves multiredoublants, relégués, devenus surdiplômés
Bertrand BERGIER, Ginette FRANCEQUIN, érès, 2005, 288p.
Certes, les élèves issus de l’enseignement professionnel ne sont que 0,3% à accéder au troisième cycle de l’enseignement supérieur. Pour autant, le parcours atypique de cette poignée de jeunes qui ont connu soit une relégation dans un circuit court, soit de multiples redoublements et qui, pourtant, atteignent les sommets du système scolaire est intéressant à étudier, en ce qu’il peut être porteur d’espoir. C’est ce que nous proposent les auteurs dans un ouvrage passionnant réalisé à
L’enfant et la peur d’apprendre
Serge BOIMARE, Dunod, 2004, 196 p.
L’Ecole est confrontée chaque année au défi de ces enfants à l’intelligence normale et à la curiosité intacte qui bloquent complètement face à l’apprentissage scolaire. On a évoqué un sous-entraînement ou un déficit dans l’apport initial. Si ce n’était que cela, cela fait longtemps que le problème aurait été solutionné. La thèse que développe Serge Boimare dans son ouvrage qui vient d’être réédité dans une version enrichie, est particulièrement féconde. Si ces élèves ont réussi à mettre en place de
Médiation cognitive des apprentissages
Cahiers de l’Actif, n°328/329, 2003, 214 p.
Toutes les théories pédagogiques s’accordent sur un même consensus : la thèse d’un être humain naissant dans l’incomplétude. Le bébé qui vient au monde n’est que le descendant inachevé d’une espèce inachevée. Le petit d’homme est condamné à apprendre et à produire avec d’autres les moyens de son adaptation au monde. Cette capacité à l’apprentissage cognitif est une propriété en puissance présente chez chacun(e). Mais, pour la générer, il faut la solliciter. Les formes que vont justement prendre ces
L’école ente Autorité et Zizanie
LIFE, Chronique Sociale, 2003, 128 p.
Ce sont les chercheurs en science de l’éducation de l’université de Genève qui nous proposent ce petit abécédaire reprenant un certain nombre de concepts qui nourrissent la polémique entre les tenants du savoir et ceux de la pédagogie. De A comme Autorité jusqu’à Z comme Zizanie, le lecteur retrouvera 26 notions (une pour chaque lettre de l’alphabet) traitées par des tenants de la réforme qui considèrent à juste raison que « défendre inconditionnellement toute innovation serait aussi vain que de