Scolarité
Comment l’école reproduit-elle les inégalités ?
GOUDEAU Sébastien, Éd. P.U.G, 2020, 103 p.
Le mythe de l’école méritocratique a la vie dure. La disparité des trajectoires individuelles ne reflèterait qu’un différentiel d’intelligence, d’efforts, voire d’hérédité. Quand les statistiques établissent que 4 % des enfants d’ouvrier obtiennent un diplôme de niveau Bac + 5 (contre 40 % d’enfants de cadres) et qu’en SEGPA ils sont 86 % (contre 2 % de milieu aisé), cette élimination et relégation des élèves de familles pauvres dans les filières les moins valorisées posent quand même problème
Les incasables
ZERROUKI Rachid, Éd. Robert Laffont, 2020, 268 p.
Quel équilibre trouver entre fermeté et bienveillance face à des élèves dont les souffrances induisent parfois des troubles envahissants du comportement ? Ce questionnement, l’auteur ne se contente pas de le poser d’un point de vue conceptuel, même s’il reproche aux chantres des pédagogies actives de se contenter d’expliquer comment nourrir les enfants et pas comment leur donner faim. C’est un praticien qui s’exprime ici, décrivant ce qu’il a mis en œuvre avec ses élèves de SEGPA. Comme
Le goût de l’effort. La construction familiale des dispositions scolaires
GARCIA Sandrine, Éd. Puf, 2018, 241 p.
Trop longtemps on a cru, par ethnocentrisme à l’égard des milieux populaires, que le capital culturel des classes moyennes-supérieures était suffisant en soi pour assurer l’avantage scolaire de leurs enfants. L’auteur s’attache à démontrer qu’avoir des parents diplômés ne suffit pas. Il n’existe pas d’osmose permettant d’infuser automatiquement ces avantages. C’est le travail incessant et de longue haleine composé de pratiques éducatives quotidiennes précises et concrètes, quoique invisibles, fourni à
Attention Ecole
Analyse-Opinion-Critique, Cahier #2, Éd. La Découverte, 2020, 211 p.
Quand un media en ligne comme « AOC » rassemble certains de ses articles sur le thème de l’école, cela produit un concentré d’intelligence. Des textes courts, limpides et percutants donnent l’occasion d’une réflexion décapante et critique sur une institution pour laquelle tout le monde a quelque chose à dire, mais peu à penser. Voilà de quoi nous rattraper. Au gré des pages, on s’interrogera sur la mixité tant genrée que sociale qui combat l’intolérance et la ségrégation
L’origine sociale des élèves
RAYON Patrick (sous la direction), 2019, Éd. Retz, 2020, 156 p.
L’école française est confrontée au curieux paradoxe d’être ouverte à tous, tout en restant éminemment élitiste. Elle est au cœur d’un mythe à la double facette : elle serait impuissante ou au contraire toute puissante. Le recueil d’études sociologiques présentées ici se donne pour ambition de déconstruire l’un et l’autre. La démonstration a été faite depuis longtemps que le système scolaire ne préserve pas les élèves contre les inégalités liées aux origines sociales. Les
L’école à la ramasse. L’éducation nationale en faillite
FIZE Michel, Éd. L’Archipel 2019, 222 p.
Que l’on partage ou non l’avis de Michel Fize, on ne peut que rendre hommage au sérieux et à la structuration de sa démonstration qui plonge ses racines tant dans des statistiques actualisées que dans l’histoire de l’école. Pour autant, quelle mouche l’a donc piqué ? Le voilà, vent debout, à présenter le système scolaire comme « foutu », responsable d’une baisse de niveau des élèves et de la déperdition de la langue française, d’une délégitimation des enseignants et du règne de l’indiscipline, voire
Quand les profs aiment les élèves
VIRAT Mael, éd. Odile Jacob, 2019, 235 p.
Un tabou domine l’école, propagé par les partisans d’une fonction limitée à la seule transmission des savoirs (l’instruction contre l’éducation). La norme dominante rejette toute relation affective accusée de nuire aux apprentissages. Mael Virat fait justice de cette idée reçue, en choisissant non la polémique idéologique, mais une démonstration fondée sur les recherches scientifiques. Des dizaines de milliers d’études menées auprès de millions d’élèves sont unanimes à désigner la relation
Territoires vivants de la république. Ce que peut l’école: réussir au-delà des préjugés
FALAIZE Benoit (Sous la direction), éd. La Découverte, 2018, 323 p.
Face aux refrains récurrents décrivant une école qui va mal, décadente et submergée par un obscurantisme musulman menaçant les valeurs républicaines qui en sont le fondement, une trentaine de témoignages s’inscrivent ici à contre-courant. Les medias se focalisent sur ce qui dysfonctionne ? Regardons ce qui est mené, non sans difficultés, mais avec succès dans le quotidien des enseignants qui livrent leur expérience.
Contrairement à ce que l’on prétend souvent, il est
Payer pour réussir? Le marché du soutien scolaire
LEHOUX Erwan, Ed. Syllapse, 2018, 94 p.
Du primaire aux classes du supérieur, un tiers des élèves font appel au soutien scolaire, à un moment ou à un autre de leur parcours. Mais, si les uns tentent de combler leurs lacunes et de sortir la tête de l’eau, les autres y ont recours pour atteindre cette excellence qui leur permettra d’intégrer des filières prestigieuses. Face aux cours, donnés pour 80% au noir, par des étudiants et des enseignants en activité ou en retraite, un secteur marchand s’est développé, dominé par de grosses entreprises
Zadig à l’école. Pourquoi les décrocheurs scolaires raccrochent-ils?
ZAFFRAN Joël et Juliette Vollet, éd. Le bord de l’eau, 2018, 226 p.
La déscolarisation précoce n’a jamais posé problème, tant que l’usine et les champs absorbaient les élèves sortant de l’école sans qualification. La massification scolaire, l’allongement des études et le chômage massif des jeunes sans diplômes du à la stagnation de l’emploi non qualifié ont changé la donne. Outre le coût annuel de 30 milliards pour l’économie, la hantise d’une dérive des laisser pour compte vers la révolte a incité les autorités à inscrire le décrochage à