Les publications en sciences humaines sont nombreuses et d’une richesse impressionnante.La lecture de centaines d’ouvrages a constitué, à chaque fois, un moment de plaisir et de grande satisfaction intellectuelle. J'espère que l’internaute trouve dans ces critiques l’envie de se plonger, à son tour, dans ces livres

La fabrique des exclus

Jean MAISONDIEU, Bayard Editions, 1997, 264 p.

C’est bien un coup de gueule que pousse ici Jean Maisondieu : “ le groupe des exclus est une sorte de fourre-tout de plus en plus vaste dans lequel se retrouvent pêle-mêle tous les individus en délicatesse avec la vie ‘’’normale’’’ ” (p.19) attaque-t-il dès les premières pages. C’est bien en premier lieu ce qu’il appelle les “ inclus ” qu’il accuse d’égoïsme, eux qui, d’accoutumance en banalisation, ont élevé leur seuil de tolérance jusqu’à ce qu’ils se sentent eux-mêmes menacés. Et alors, là

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L’ensorcellement du monde

Boris CYRULNIK, éditions Odile Jacob, 1997, 310 p.

On retrouve dans le dernier livre de Boris Cyrulnik l’enchantement qui a fait le succès de ses précédentes publications (tels “ Les nourritures affectives ” ou “ Sous le signe du lien ” voir Lien Social 272). Le cheminement suivi est parsemé d’illustrations souvent curieuses, d’informations parfois surprenantes et d’anecdotes toujours passionnantes tirées du monde du vivant qui viennent appuyer habilement la démonstration de l’auteur. Aborder un tel ouvrage, c’est comme ouvrir un grand livre

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Dieu face à la science

Claude ALLEGRE, Fayard, 1997, 320 p.

Claude Allègre nous propose ici un récit historique et une réflexion des plus pertinentes sur un sujet qui sent le soufre. Rassurons tout d’abord le lecteur qui s’attend à un brûlot anticlérical primaire. L’auteur fait d’abord tomber un mythe : celui d’un Galilée que la postérité s’est entêté à présenter comme un génie isolé, victime d’une religion obscurantiste. Admiré et honoré par ses contemporains et soutenu longtemps par son ami le Pape ainsi que les Jésuites, cet éminent savant doit une grande partie

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Histoire des jeunes en occident

« Tome 1 : de l’antiquité à l’époque moderne » « Tome 2 : l’époque contemporaine » 

 Sous la direction de Giovanni LEVI et Jean-Claude SCHMITT, Seuil, 1996, 376 p. & 407 p.

L’ambition de ces 780 pages n’est pas de présenter un cheminement linéaire et sans heurts d’une jeunesse qui aurait un caractère immuable et universel. Tout au contraire, cette construction sociale et culturelle que constitue cette classe d’âge, possède des dimensions trop multiples pour la réduire à un seul schéma. Dès lors, ce dont il s’agit, ce n’est pas d’édifier

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L’enfance sacrifiée - De la maltraitance des enfants et du peu d’efforts pour la combattre

Pierre LASSUS, Albin Michel, 1997, 215 p.

L’ouvrage de Pierre Lassus peut au choix provoquer une réaction d’effroi ou d’irritation. L’effroi prend au ventre le lecteur étranger au secteur socio-éducatif devant tant de maladresses et de complicité de la part de professionnels chargés initialement de la défense des mineurs et qui semblent tout au contraire accroître leurs souffrances. L’irritation saisit le travailleur social qui lit avec quelques sautes d’humeur un livre qui pour dénoncer justement, pense-t-il, quelques excès n’en couvre pas

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Les enfants au Moyen-Âge, V-XVème siècle

Danièle ALEXANDRE-BIDON et Didier LETT, Hachette, 1997, 280p.

Quand on parle du Moyen-Âge, on pense inévitablement aux travaux de Philippe Ariès qui défendit en 1960 la thèse d’une absence du sentiment d’enfance et de tout souci éducatif à l’époque médiévale. L’ouvrage de Danièle Alexandre-Bidon et Didier Lett apporte un démenti et une réhabilitation d’une période qui pour n’être pas rose n’en était pas si noire que cela.

Dès l’avènement des premiers empereurs chrétiens, la toute-puissance paternelle est remise en cause. Au IV ème siècle

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Le voyage de Théo

Catherine CLEMENT, Seuil, 655 p, 1997.

Quand on a 14 ans, on a envie de mordre la vie à pleine dent. Quand une maladie rare vient vous condamner à mort à court terme, comment réagir ? S’effondrer ? Finir les quelques mois qui restent à vivre en passant d’un hôpital à un autre, d’un examen à une prise de sang ? C’est sans compter sur l’extravagante tante Marthe qui a commencé son existence adulte à vélo sur les routes du monde. Résolue à offrir un ultime et inoubliable voyage à son Théo, elle lui concocte un gigantesque jeu de piste à

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Histoire du personnel des prisons françaises du XVIIIème siècle à nos jours

Christian Carlier, Les éditions de l’Atelier, 1997, 261 p.

La prison est devenue à notre époque la pénalité majeure à laquelle peut être condamné tout délinquant. Cela n’a pas toujours été le cas. Ainsi, l’ordonnance criminelle de 1670 énumère-t-elle bien l’amende, les châtiments corporel ou infamant et les deux mesures les plus décernées en matière criminelle (le bannissement et les galères), mais d’emprisonnement, point. Pendant très longtemps l’enfermement intervenait comme transition avant la mort, l’exil ou un transfert. Les nombreuses

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L’univers pénitentiaire - Du côté des surveillants de prison

Dominique Lhuilier et Nadia Aymard, Desclée de Brouwer, 1997, 287 p.

Les évolutions et ruptures socio-économiques se sont toujours répercutées au sein des institutions en charge du contrôle et de l’ordre social. Le système pénitentiaire n’a pas échappé à cette règle. Depuis une quinzaine d’années, de multiples transformations y ont eu lieu. En tout premier, du côté de la population carcérale qui a connu des modifications tant quantitatives (le nombre de détenus a augmenté de 50%) que qualitatives (de moins en moins de délinquants issus du

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N’y a-t-il pas d’amour heureux? Comment les liens père-fille et mère-fils conditionnent nos amours

Guy CORNEAU, Robert Laffont, 1997, 297 p.

Guy Corneau, auteur québécois déjà connu pour son précédent « père manquant, fils manqué » nous propose ici une exploration des relations humaines à l’aune des théories de Jung. La base de sa démonstration part d’une dénonciation du patriarcat qui ne fait pas qu’opprimer les femmes mais aussi les hommes. Si les premières sont condamnées à la soumission, les seconds se voient confrontés au modèle du mâle héroïque et dur construit sur l’amputation du coeur et du corps, sur la répression de la

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