Livres
Les invisibilités barbares
VRANKEN Didier, Éd. Institut d'Etudes Sociales, 2020, 138 p.
La patiente élaboration d’une action sociale faisant la promotion d’une solidarité sociétale à l’égard des plus vulnérables est en train de s’inverser. Ils sont dorénavant désignés comme une charge toujours plus lourde pour la société. Ce n’est pas la congruence qui se déploie à leur intention, mais le reproche quant à leur incapacité à intégrer les valeurs et la culture des classes moyennes.
Cette inversion profonde de l’Etat social se traduit par une politique d’activation : il
Dans les sillons du quotidien
HAAG Christian, Nombre7 éditions, 2024, 109 p.
Christian Haag s’était déjà fait connaître pour « le murmure des démons », un premier livre décrivant son itinéraire au cœur de la protection de l’enfance. Comme quelques autres, il a cultivé sa résilience, en devenant à son tour éducateur spécialisé. Son nouveau livre prolonge et enrichit le précédent, en articulant son passé d’enfant placé et son expérience professionnelle en internat éducatif. D’une plume alerte et dans un style toujours aussi ciselé, son récit nous plonge dans un parcours
Le coût de la virilité. Ce que la France économiserait si les hommes se comportaient comme des femmes
PEYTAVIN Lucile, Éd. Le livre de poche 2023, 192 p.
Pour être bien identifiés, les stéréotypes de genre n’en sont pas moins encore très répandus. Pour être discriminatoires, ont-ils pour autant un coût ? C’est la question, jamais étudiée jusque-là, qu’explore l’auteure.
Dans les représentations courantes, l’homme se doit d’être fort, courageux, stable, actif dominateur, avisé, volontaire, porté à l’expansion et capable de raisonner. Du moins s’il veut être en conformité avec les attributions banalisée et courante du sexe
Les invalidés. Nouvelles réflexions philosophiques sur le handicap
QUENTIN Bernard, Éd. érès, 2019, 203 p.
D’abord nommées invalides, puis handicapées ou personnes en situation de handicap et plus récemment comme handicapables ou autrement capables, se pose la question de l’identité que recouvrent ces désignations.
La dénomination n’est jamais anodine, un adjectif pouvant prendre une place prépondérante jusqu’à désigner une essence. Or, être porteur de handicap, est-ce une spécificité unificatrice ? Ce n’est d’abord pas un fait médical lié à un problème physique ou physiologique, mais un problème social et
Libres d’obéir. Le management du nazisme à aujourd’hui
CHAPOUTOT Joham, Éd. Gallimard, 2021, 171 p.
Les fonctions et les techniques, la portée et les limites du management moderne ont fait l’objet d’une ample littérature. La recherche de sa paternité un peu moins. Celle identifiée par l’auteur est quand même surprenante.
Herbert Bacque rédige en 1942 un vadémécum sur la meilleure manière de diriger la production. Les tutelles fixent des objectifs y affirme-t-il, que les agents subalternes doivent atteindre dans les temps, sans demander de moyens supplémentaires, sans gémir et sans fléchir face
La valeur du service public
GERVAIS Julie, LEMERCIER Claire, PELLETIER Willy, Éd. La Découverte, 2021, 476 p.
Les services publics se sont développés à compter de 1820 pour répondre aux pressants besoins d’infrastructures (routes, chemin de fer, télégraphes, canaux …). Ils n’ont cessé de s’étendre depuis. Une brutale remise en cause est intervenue au début du XXIème siècle.
La révision générale des politiques publiques (RGPP) adoptée le 20 juin 2007 par un gouvernement de droite a d’abord décidé du non renouvellement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite
Enseignants, les nouveaux prolétaires. Le taylorisme à l’école
GRIMAUD Frédéric, Éd. ESF, 2024, 156 p.
Depuis une vingtaine d’années, notre pays a connu une succession de réformes assimilant les services publics à des entreprises. Le new public management qui s’est imposé n’a qu’un seul souci : rationaliser leurs coûts, réduire la dette, rentabiliser. L’école a été concernée, au premier rang.
Injonction a été faite à l’enseignant de modifier ses pratiques non en fonction des besoins qui émergent dans la relation avec ses élèves, mais au regard d’indicateurs consignés sur des tableaux Excel ! Le
Ces hommes parmi nous. Soigner les auteurs de violences sexuelles
ARENA Gabrielle, LEGENDRE Caroline, SAINT-JAMES Gaëlle, Éd. du Détour, 252 p.
Pendant longtemps, ce furent les victimes des agressions sexuelles qui subirent l’opprobre, soupçonnées de séduction ou de consentement. Ce n’était pas considéré comme un crime contre la personne mais contre la parenté. La société a évolué. Les violences sexuelles sont dorénavant dénoncées et les victimes considérées. En quelques décennies, le violeur est devenu la figure par excellence du monstre. Devons-nous les considérer comme incurables et inamendables ou une
Le viol au-dessus des idées reçues
SUCKER Danièle, Éd.Plon, 2021, 261 p.
Le viol est un sujet que l’on préfère éviter. Cette question traine derrière elle trop d’incompréhensions, de malentendus et de préjugés. L’occasion ici de déconstruire toutes ces représentations.
Selon l’OMS, 20 % des femmes seraient victimes de viol dans le monde et 10 % des hommes. Cette effraction dans le corps de l’autre, ce meurtre pas saccage de ce qu’il y a de plus précieux chez chacun(e) constituent l’une des pires violences que l’on puisse infliger à un être humain. Celle qui s’approprie
J’ai mal à ma crèche, Ce que vous devez savoir sur l’accueil des bébés en France
MARTY PICHON July, Éd. Eyrolles, 2024, 184 p.
Après le scandale de ces EHPAD qui s’empiffrent sur l’or gris du grand âge, s’oriente-t-on vers une nouvelle abjection : un secteur privé se goinfrant sur l’or blond de la petite enfance ? C’est ce que laisse entendre le livre de July Marty Pichon.
L’auteure nous propose d’abord une description de l’existant. Crèche, mini-crèche, halte-garderie, pouponnière, sans oublier bien sûr les assistantes maternelles qui constituent la première modalité d’accueil n’auront plus de secret pour le lecteur