Livres
Pour une psychiatrie de la rencontre - Les passagers des longs couloirs
Alain RAULT, L’Harmattan, 1997, 141 p.
Alain Rault est psychiatre. Il est psychanalyste de formation. Et pourtant, l’opuscule qu’il nous propose ne raisonne ni de l’écho du complexe d’Œdipe, ni de celui du roman familial, encore moins de celui du “ Ca, Moi et Surmoi ”. L’auteur aurait-il trahi la cause freudienne ? Pas le moins du monde. Simplement a-t-il choisi de nous faire vivre les rencontres avec ces patients qu’il croise quotidiennement dans le service d psychiatrie de l’hôpital de Niort où il travaille depuis vingt ans. Avant même
Les noces d’Œdipe
Michèle COSTA MAGNA, Acte Sud Education, 1997, 138 p.
Dans une présentation agréable et à pratique et à un prix plus que modéré, Michèle Costa Magna se propose d’expliquer aux plus jeunes, les arcanes de la théorie freudienne. Pour ce faire, elle a choisi la voie du roman mettant en scène Lucile, jeune adolescente de 17 ans qui s’éveille en compagnie de ses copains et de ses copines à la dialectique philosophique en fréquentant la Babylon’café qui s’est fait une spécialité d’animer des débats portant sur cette discipline. La rencontre avec
La fabrique des exclus
Jean MAISONDIEU, Bayard Editions, 1997, 264 p.
C’est bien un coup de gueule que pousse ici Jean Maisondieu : “ le groupe des exclus est une sorte de fourre-tout de plus en plus vaste dans lequel se retrouvent pêle-mêle tous les individus en délicatesse avec la vie ‘’’normale’’’ ” (p.19) attaque-t-il dès les premières pages. C’est bien en premier lieu ce qu’il appelle les “ inclus ” qu’il accuse d’égoïsme, eux qui, d’accoutumance en banalisation, ont élevé leur seuil de tolérance jusqu’à ce qu’ils se sentent eux-mêmes menacés. Et alors, là
L’ensorcellement du monde
Boris CYRULNIK, éditions Odile Jacob, 1997, 310 p.
On retrouve dans le dernier livre de Boris Cyrulnik l’enchantement qui a fait le succès de ses précédentes publications (tels “ Les nourritures affectives ” ou “ Sous le signe du lien ” voir Lien Social 272). Le cheminement suivi est parsemé d’illustrations souvent curieuses, d’informations parfois surprenantes et d’anecdotes toujours passionnantes tirées du monde du vivant qui viennent appuyer habilement la démonstration de l’auteur. Aborder un tel ouvrage, c’est comme ouvrir un grand livre
Dieu face à la science
Claude ALLEGRE, Fayard, 1997, 320 p.
Claude Allègre nous propose ici un récit historique et une réflexion des plus pertinentes sur un sujet qui sent le soufre. Rassurons tout d’abord le lecteur qui s’attend à un brûlot anticlérical primaire. L’auteur fait d’abord tomber un mythe : celui d’un Galilée que la postérité s’est entêté à présenter comme un génie isolé, victime d’une religion obscurantiste. Admiré et honoré par ses contemporains et soutenu longtemps par son ami le Pape ainsi que les Jésuites, cet éminent savant doit une grande partie
Histoire des jeunes en occident
« Tome 1 : de l’antiquité à l’époque moderne » « Tome 2 : l’époque contemporaine »
Sous la direction de Giovanni LEVI et Jean-Claude SCHMITT, Seuil, 1996, 376 p. & 407 p.
L’ambition de ces 780 pages n’est pas de présenter un cheminement linéaire et sans heurts d’une jeunesse qui aurait un caractère immuable et universel. Tout au contraire, cette construction sociale et culturelle que constitue cette classe d’âge, possède des dimensions trop multiples pour la réduire à un seul schéma. Dès lors, ce dont il s’agit, ce n’est pas d’édifier
L’enfance sacrifiée - De la maltraitance des enfants et du peu d’efforts pour la combattre
Pierre LASSUS, Albin Michel, 1997, 215 p.
L’ouvrage de Pierre Lassus peut au choix provoquer une réaction d’effroi ou d’irritation. L’effroi prend au ventre le lecteur étranger au secteur socio-éducatif devant tant de maladresses et de complicité de la part de professionnels chargés initialement de la défense des mineurs et qui semblent tout au contraire accroître leurs souffrances. L’irritation saisit le travailleur social qui lit avec quelques sautes d’humeur un livre qui pour dénoncer justement, pense-t-il, quelques excès n’en couvre pas
Les enfants au Moyen-Âge, V-XVème siècle
Danièle ALEXANDRE-BIDON et Didier LETT, Hachette, 1997, 280p.
Quand on parle du Moyen-Âge, on pense inévitablement aux travaux de Philippe Ariès qui défendit en 1960 la thèse d’une absence du sentiment d’enfance et de tout souci éducatif à l’époque médiévale. L’ouvrage de Danièle Alexandre-Bidon et Didier Lett apporte un démenti et une réhabilitation d’une période qui pour n’être pas rose n’en était pas si noire que cela.
Dès l’avènement des premiers empereurs chrétiens, la toute-puissance paternelle est remise en cause. Au IV ème siècle
Le voyage de Théo
Catherine CLEMENT, Seuil, 655 p, 1997.
Quand on a 14 ans, on a envie de mordre la vie à pleine dent. Quand une maladie rare vient vous condamner à mort à court terme, comment réagir ? S’effondrer ? Finir les quelques mois qui restent à vivre en passant d’un hôpital à un autre, d’un examen à une prise de sang ? C’est sans compter sur l’extravagante tante Marthe qui a commencé son existence adulte à vélo sur les routes du monde. Résolue à offrir un ultime et inoubliable voyage à son Théo, elle lui concocte un gigantesque jeu de piste à
Histoire du personnel des prisons françaises du XVIIIème siècle à nos jours
Christian Carlier, Les éditions de l’Atelier, 1997, 261 p.
La prison est devenue à notre époque la pénalité majeure à laquelle peut être condamné tout délinquant. Cela n’a pas toujours été le cas. Ainsi, l’ordonnance criminelle de 1670 énumère-t-elle bien l’amende, les châtiments corporel ou infamant et les deux mesures les plus décernées en matière criminelle (le bannissement et les galères), mais d’emprisonnement, point. Pendant très longtemps l’enfermement intervenait comme transition avant la mort, l’exil ou un transfert. Les nombreuses