SCIENCES HUMAINES
La tyrannie du plaisir
Jean-Claude GUILLEBAUD, Seuil, 1998, 391 p.
Dès qu’on aborde la question de la morale sexuelle, on passe facilement pour un moraliste nostalgique ou pour un laxiste. On échappe difficilement soi-même à la subjectivité ou au manichéisme. Jean-Claude Guillebaud s’attache ici à déconstruire la vision simpliste que nous avons en la matière et de rétablir toute la complexité d’une réalité historique qui n’a que peu à voir avec l’idée que nous nous en faisons. Ainsi l’opinion commune prétend-elle à une évolution contemporaine venant abolir des
Ces enfants qui tiennent le coup
Sous la direction de Boris Cyrulnik, Hommes et Perspectives, 1998, 120 p.
Nous avons tous rencontré ces situations étonnantes de fratrie partagée entre certains qui ont sombré sous la pression familiale et d’autres qui résistent et s’en sortent. Comment certains enfants arrivent-ils à se préserver quand leur milieu les agressent ? Certes, ils n’en sortent pas complètement indemnes, mais ils réussissent malgré tout à devenir des adultes à peu près équilibrés et épanouis. Et surtout, ils ne s’inscrivent pas dans la reproduction sur leurs
L’identité: l’individu, le groupe, la société
Coordonné par Jean-Claude RUANO-BORBULAN, éd. Sciences Humaines, 1998, 416 p.
Ce livre reprend le numéro spécial (n°15) de la revue Science Humaine consacré à l’identité, enrichi d’articles parus depuis 5 ans, ainsi que de documents inédits.L’identité est d’abord affaire personnelle. Elle s’édifie progressivement tout au long de l’enfance. Mais rien n’est acquis définitivement : au cours de l’existence l’identité s’affirme, évolue, se réaménage par crises et stades successifs. Etre soi-même nécessite de se différencier des autres.
D’où
Histoires secrètes de la psychanalyse
Gérard BADOU, Albin Michel, 1997, 207 p.
Ce livre faisant une large place à la description de la vie intime des fondateurs et lieutenants de la psychanalyse, il déclenchera au choix les foudres ou le mépris des gardiens du temple. L’auteur, ne voulant pas attendre 2113, date à laquelle certains dossiers de Freud seront enfin accessibles, est allé chercher aux sources des recherches les moins complaisantes pour nous montrer la “ nouvelle science ”… côté cour.
Ainsi du cas Anna O qui constitue le premier chapitre des célèbres “ Etudes sur
Le toucher en psychothérapie
Pascal PRAYEZ, épi, 1994, 272 p.
C’est à partir de la double compétence de kinésithérapeute et de psychothérapeute que Pascal Prayez tente ici de concilier deux approches que l’usage présente comme incompatibles : la psychanalyse et le toucher. Le contrat en thérapie, explique-t-il, se base sur une inégalité de départ. D’un côté, l’usager est en plein mal-être. De l’autre, l’intervenant est censé posséder un savoir susceptible d’améliorer son équilibre de vie. Le transfert qui s’établit alors entre eux peut passer par la passion. Mais
Transfert et relation de sympathie
Jean AMBROSI, L’Harmattan, 1998, 150 p.
Chercheur en clinique expérimentale, Jean Ambrosi a consacré l’une de ses parutions aux éditions l’Harmattan à la question du transfert. C’est un ouvrage très fluide qui s’appuie largement sur des vignettes. L’auteur tente une modélisation originale propre à renouveler la pratique psychothérapeutique. L’hypothèse de base de l’ouvrage consiste à présenter le transfert comme une constante à tout comportement humain. Décrit en premier par Théodule Ribot en 1896, puis repris par Freud et ses exégètes qui
Pour une psychiatrie de la rencontre - Les passagers des longs couloirs
Alain RAULT, L’Harmattan, 1997, 141 p.
Alain Rault est psychiatre. Il est psychanalyste de formation. Et pourtant, l’opuscule qu’il nous propose ne raisonne ni de l’écho du complexe d’Œdipe, ni de celui du roman familial, encore moins de celui du “ Ca, Moi et Surmoi ”. L’auteur aurait-il trahi la cause freudienne ? Pas le moins du monde. Simplement a-t-il choisi de nous faire vivre les rencontres avec ces patients qu’il croise quotidiennement dans le service d psychiatrie de l’hôpital de Niort où il travaille depuis vingt ans. Avant même
Les noces d’Œdipe
Michèle COSTA MAGNA, Acte Sud Education, 1997, 138 p.
Dans une présentation agréable et à pratique et à un prix plus que modéré, Michèle Costa Magna se propose d’expliquer aux plus jeunes, les arcanes de la théorie freudienne. Pour ce faire, elle a choisi la voie du roman mettant en scène Lucile, jeune adolescente de 17 ans qui s’éveille en compagnie de ses copains et de ses copines à la dialectique philosophique en fréquentant la Babylon’café qui s’est fait une spécialité d’animer des débats portant sur cette discipline. La rencontre avec
L’ensorcellement du monde
Boris CYRULNIK, éditions Odile Jacob, 1997, 310 p.
On retrouve dans le dernier livre de Boris Cyrulnik l’enchantement qui a fait le succès de ses précédentes publications (tels “ Les nourritures affectives ” ou “ Sous le signe du lien ” voir Lien Social 272). Le cheminement suivi est parsemé d’illustrations souvent curieuses, d’informations parfois surprenantes et d’anecdotes toujours passionnantes tirées du monde du vivant qui viennent appuyer habilement la démonstration de l’auteur. Aborder un tel ouvrage, c’est comme ouvrir un grand livre
N’y a-t-il pas d’amour heureux? Comment les liens père-fille et mère-fils conditionnent nos amours
Guy CORNEAU, Robert Laffont, 1997, 297 p.
Guy Corneau, auteur québécois déjà connu pour son précédent « père manquant, fils manqué » nous propose ici une exploration des relations humaines à l’aune des théories de Jung. La base de sa démonstration part d’une dénonciation du patriarcat qui ne fait pas qu’opprimer les femmes mais aussi les hommes. Si les premières sont condamnées à la soumission, les seconds se voient confrontés au modèle du mâle héroïque et dur construit sur l’amputation du coeur et du corps, sur la répression de la